Né en 1949, George Foreman a conquis le monde de la boxe avec une puissance hors norme et un style intimidant. Champion olympique aux Jeux de Mexico en 1968, il a ensuite décroché son premier titre mondial en 1973 en détrônant Joe Frazier, dans un combat brutal où il envoya son adversaire au tapis à six reprises en seulement deux rounds. Sur les 81 combats professionnels qu’il a disputés, Foreman a enregistré 76 victoires, dont 68 par KO, un ratio impressionnant qui témoigne de sa férocité sur le ring. Mais son destin bascula lors de la nuit du 30 octobre 1974, à Kinshasa, en République démocratique du Congo (alors Zaïre).
Le “Rumble in the Jungle”
Ce soir-là, sous une chaleur écrasante et devant un public congolais acquis à la cause de Muhammad Ali, George Foreman défendait son titre face à un adversaire que beaucoup disaient sur le déclin. Pourtant, Ali déjoua tous les pronostics en utilisant une stratégie légendaire : le “Rope-a-Dope”, qui consistait à absorber les assauts de Foreman en s’appuyant contre les cordes, avant de l’épuiser et de le terrasser au huitième round.
Ce combat, plus qu’un simple affrontement sportif, était aussi une mise en scène politique et culturelle. À travers cette victoire, Ali devint un symbole de résistance et d’intelligence tactique, tandis que Foreman, lui, vit son invincibilité brisée. Aujourd’hui, alors que George Foreman nous quitte, son nom continue de résonner à Kinshasa. Une proposition récente vise à rebaptiser le stade Tata Raphaël, où s’était déroulé le mythique combat, en “stade Ali-Foreman”.
Le ministre congolais du Tourisme, Didier M’Piamba, s’est montré favorable à cette initiative. « Ce geste ne sera pas seulement une manière de célébrer deux légendes, mais aussi de renforcer notre identité culturelle et de promouvoir notre patrimoine sportif », avait-il déclaré. Toutefois, les autorités insistent sur la nécessité de conserver officiellement l’appellation Tata Raphaël, en hommage au Père Raphaël de la Kethulle de Ryhove, figure majeure du sport congolais. L’objectif est clair : faire de Kinshasa un lieu de pèlerinage pour les amateurs de boxe et d’histoire, attirant ainsi des passionnés du monde entier.
Un géant immortel
Bien au-delà des rings, George Foreman restera une icône. Après son premier règne, il surprit le monde en revenant à la compétition dans les années 1990 et devint, à 45 ans, le plus vieux champion du monde poids lourds de l’histoire. Sa personnalité joviale et son succès en dehors du ring, notamment avec les célèbres grills qui portent son nom, l’ont transformé en une figure emblématique de la culture populaire.
Aujourd’hui, alors que le rideau tombe sur sa vie, son souvenir demeure intact. Son nom, son style et son histoire resteront gravés dans la mémoire du sport, et plus particulièrement à Kinshasa, cette ville qui a vu naître l’une des plus grandes batailles de la boxe.