Dans son allocution, l’élue dr Matadi a dressé un tableau sombre de la situation sécuritaire dans sa circonscription. « Honorable Président, chers collègues, permettez-moi… de porter à la connaissance de cette auguste Assemblée la dégradation inquiétante de la situation sécuritaire dans les villes de Matadi et Boma », a déclaré Percy Nzuzi devant ses pairs.
Tout en saluant les récentes initiatives des ministres de l’Intérieur et de la Justice, elle a regretté que leurs efforts aient été de courte durée. « Leur présence sur le terrain a constitué un signal fort pour nos citoyens. Cependant, il est profondément regrettable de constater qu’à peine ces autorités reparties, l’insécurité a ressurgi avec plus d’intensité », a-t-elle déploré.
Selon la députée, les populations sont contraintes de se défendre elles-mêmes face à l’absence de sécurité publique. « La population, abandonnée à son triste sort, n’a d’autre choix que de passer la nuit à la belle étoile, organisant des tours, des veilles improvisées pour s’auto-sécuriser », a-t-elle dénoncé.
Elle pointe également l’impuissance apparente des autorités provinciales. « Le gouvernement provincial semble manifestement dépassé ou limité dans sa capacité à rétablir l’ordre et garantir la sécurité des personnes et de leurs biens », a affirmé Percy Nzuzi.
Pour combattre cette situation préoccupante, la députée sollicite une implication plus ferme et immédiate des institutions nationales. « Il est impératif que l’État joue son rôle régalien dans cette partie de notre pays où les citoyens se sentent abandonnés à leur triste sort », a-t-elle martelé.
Pour la députée Percy Nzuzi, il ne s’agit pas simplement de dénoncer, mais d’agir. « Cette motion vise à alerter, mais surtout à interpeller la conscience collective de notre institution sur une réalité douloureuse que vivent nos populations. Il est de notre devoir d’agir pour que Matadi et Boma ne deviennent pas des zones de non-droit », a-t-elle conclu.
Signalons qu’au niveau local, les députés provinciaux ont autorisé le bureau de l’Assemblée provinciale du Kongo Central, par une résolution, à recommander au gouverneur de province de requérir le déploiement d’un renfort d’une force spéciale de la police en provenance de Kinshasa.