À l’initiative du conseiller du gouverneur en charge de la jeunesse, une conférence-débat s’est tenue à Matadi autour du thème : « Les grands défis de la jeunesse de la province du Kongo Central ». Parmi les intervenants figurait le professeur Germain Kuna, dont l’intervention portait sur les rôles et les défis de la jeunesse dans le contexte national et provincial.
D’entrée de jeu, le professeur Germain Kuna a défini la jeunesse comme une phase charnière de transition entre l’adolescence et l’âge adulte, marquée par l’apprentissage, la quête d’indépendance matérielle et spirituelle, ainsi que par la construction identitaire. Il a ensuite décrit cinq grandes étapes qui caractérisent cette tranche de vie : le départ du toit familial, l’autonomisation par un emploi stable, la création d’un foyer, la parentalité et l’engagement social.
Selon lui, la jeunesse est porteuse d’une force physique notable, d’un esprit d’innovation, d’une grande ouverture d’esprit, du goût du risque et d’une capacité d’engagement pour des causes nobles. Pourtant, a-t-il déploré, beaucoup de jeunes du Kongo Central vivent aujourd’hui dans des conditions précaires, marquées par la promiscuité, l’oisiveté et le manque d’opportunités.
D’après quelques statistiques présentées, le recteur a révélé que la province ne compte pas plus de 20 000 étudiants, un chiffre faible au regard de son potentiel démographique. Cette situation, selon lui, découle directement de l’absence de politiques publiques adaptées à l’encadrement de la jeunesse, d’un système de formation défaillant, du chômage élevé, de la faiblesse du tissu associatif, de la prolifération des groupes et associations des fanatiques et de l’instrumentalisation politique des jeunes.
Il a également pointé du doigt d’autres fléaux tels que le manque de centres récréatifs, la montée de la toxicomanie, le tabagisme et le sexisme, autant d’obstacles à l’épanouissement de la jeunesse provinciale.
Pour sortir de cette impasse, Germain Kuna a proposé plusieurs pistes de solution : la mise en place de politiques d’encadrement et de promotion de la jeunesse, l’adéquation entre la formation et l’emploi, l’encouragement à l’élaboration de business plans réalistes, la prise de conscience individuelle des jeunes (les incitant à devenir acteurs de leur propre changement), la formation continue, ainsi que l’établissement d’objectifs clairs et la recherche de modèles solides.
Le recteur de l’Université Kongo a conclu que la transformation d’une société repose sur deux piliers fondamentaux : la consommation et l’investissement. « Chers jeunes, prenez conscience que vous êtes acteurs du développement, car le changement ne viendra pas des autres. Apprenez, ayez des objectifs et trouvez de bonnes personnes de référence. »