Selon le réquisitoire du procureur lu ce jeudi en séance plénière par le rapporteur de l’Assemblée nationale, Jacques Ndjoli, le procureur Firmin Mvonde souhaite ouvrir une instruction contre l’ancien ministre des Finances pour plusieurs faits présumés, notamment la divulgation de secrets d’État, en lien avec des informations rendues publiques concernant les réunions du Conseil des ministres.
« Tels qu’exposés succinctement dans leur rapport avec le droit, ces faits paraissent constituer des infractions de révélation de secrets d’État et de propagation de faux bruits, prévues et punies respectivement par les articles 73 et 199 bis du Code pénal, livre II, tel que modifié et complété à ce jour », a lu Jacques Ndjoli.
Le ministère public estime qu’au regard de la gravité des faits reprochés, il est « de bon droit » que le député Nicolas Kazadi soit entendu afin de présenter ses moyens de défense et d’éclairer la justice.
Lors d’une émission, l’ancien ministre des Finances avait dénoncé une mauvaise gouvernance du régime actuel avec de supposés détournements de fonds publics destinés à des projets d’intérêt général. Il avait mis en cause le “mauvais entourage du président de la République”, avant d’accuser certains collaborateurs de se livrer à des pratiques “mafieuses” et de contribuer à un “saignement du Trésor public”.
Le réquisitoire fait également état d’allégations du député concernant une “culture de la jouissance”, le financement de projets improductifs à des fins de détournement, ainsi que la création « intempestive » d’établissements publics en dehors des normes budgétaires et structurelles du gouvernement, une cinquantaine d’entités étant concernées.
L’Assemblée nationale devra désormais se prononcer, via une commission ad hoc, sur la levée de l’immunité parlementaire de Nicolas Kazadi, condition préalable à l’ouverture de toute poursuite judiciaire.