Lors de cette plénière, le ministre a souligné la responsabilité limitée du gouvernement provincial face à ce fléau, mettant en cause l’implication croissante des poids lourds en provenance d’Angola. « Il s’agit d’une situation qui comporte un élément d’extranéité, relevant de la compétence exclusive du pouvoir central en matière de relations diplomatiques et de coopération internationale », a-t-il expliqué.
Édouard Samba a relevé l’absence d’un accord de coopération entre la province du Kongo Central et les provinces limitrophes de l’Angola, ce qui empêche toute action directe du gouvernement provincial à l’égard des véhicules étrangers. Même si un tel accord existait, a-t-il précisé, tous les poids lourds angolais ne proviennent pas nécessairement des zones frontalières concernées. Il a rappelé que, selon la Constitution en vigueur, les relations bilatérales entre États relèvent exclusivement du pouvoir central, limitant ainsi les marges de manœuvre des entités provinciales.
Le ministre a également identifié le non-balisage de la RN1 comme l’un des principaux facteurs à l’origine de ces accidents. Il a déploré la suppression du compte balisage, qui permettait autrefois à la province de financer l’installation de panneaux de signalisation et le marquage au sol. « À l’époque, notre route parlait. Aujourd’hui, elle est muette. Et les conducteurs angolais, ne connaissant pas nos routes, sont les plus exposés au risque d’accident », a-t-il martelé. Il a toutefois nuancé ses propos en soulignant que les conducteurs congolais, plus familiers du terrain, sont relativement moins concernés, malgré les mêmes conditions de circulation.
En réponse à cette crise, le gouvernement provincial a pris plusieurs mesures urgentes et concrètes, notamment le lancement de la délivrance des permis de conduire biométriques, la formation des formateurs de conducteurs, en collaboration avec la Commission nationale de prévention routière (17–23 avril), l’identification obligatoire des motos, accompagnée de cartes professionnelles biométriques et de gilets numérisés, le recyclage obligatoire de tous les conducteurs sur l’ensemble de la province, la préparation de la campagne « Aucun véhicule sans contrôle technique », bientôt lancée.
Le ministre a enfin dénoncé l’exclusion des autorités provinciales, notamment de son ministère, des réunions d’évaluation du contrat de concession liant le gouvernement central à la société SOPECO, gestionnaire de la RN1. Il a regretté l’absence d’implication du niveau provincial dans la gestion d’un axe aussi stratégique que le tronçon Kasangulu–Muanda.