Les faits remontent à la nuit du 22 au 23 juin 2025, dans le quartier Tshutuzi, situé dans la commune de Kabondo. Selon l’enquête, un incendie s’est déclaré dans le domicile du couple. D’abord considéré comme accidentel, le feu s’est révélé être un stratagème destiné à dissimuler un homicide. Le corps de Kertis Babaka Muanda a été retrouvé calciné, mais des indices matériels et des témoignages ont rapidement conduit les enquêteurs à soupçonner Claude Vangu Lelo. Arrêté dans les heures qui ont suivi les faits, il a été placé en détention provisoire en attendant l’ouverture de son procès en flagrance.
Lors de l’audience publique, le tribunal a examiné les éléments à charge et à décharge. Après avoir entendu les réquisitions du ministère public, qui a demandé la requalification des faits de meurtre en assassinat, le tribunal a conclu que les éléments constitutifs de l’assassinat étaient réunis : préméditation, dissimulation et volonté manifeste de nuire.
Dans son jugement, le tribunal, siégeant publiquement et contradictoirement, a disqualifié l’infraction de meurtre en celle d’assassinat, et la reconnaît établie tant en fait qu’en droit à l’encontre du prévenu Claude Vangu Lelo. En conséquence, l’accusé a été condamné à la peine de mort, conformément aux dispositions du Code pénal en vigueur en République démocratique du Congo.
Outre la sanction pénale, le tribunal a statué sur les intérêts civils. Claude Vangu Lelo devra verser la somme de 20 000 dollars américains à la famille de la victime, à titre de dommages et intérêts. Le tribunal a également ordonné la restitution du corps de Kertis Babaka Muanda à sa famille pour son inhumation, au paiement des frais de justice par le condamné et à l’arrestation immédiate de Claude Vangu Lelo.
La famille de Kertis Babaka Muanda, présente lors de l’audience, a exprimé son soulagement face à la décision de justice, tout en rappelant la douleur causée par la perte brutale de leur fille, sœur et mère. « Ce jugement ne nous rendra pas Kertis, mais il restaure une part de justice dans notre deuil », a déclaré un membre de la famille.
Au cours du procès, il a été fait savoir que la fille laissée par la victime est actuellement portée disparue. Le tribunal a mentionné que l’enfant aurait été prise par la mère du condamné, sans autorisation formelle. La famille de la défunte a aussitôt exprimé son inquiétude et a sollicité l’intervention des autorités judiciaires compétentes pour localiser et récupérer l’enfant, par crainte qu’elle ne soit soustraite à sa famille maternelle.
Signalons que la célérité de la procédure et la sévérité de la peine reflètent, selon certains observateurs, une volonté de montrer que les crimes domestiques surtout les violences conjugales en RDC ne resteront pas impunis.