Selon un bourgmestre ayant requis l’anonymat, contacté par Kongo Média, « des documents officiels en provenance des ministères des Finances, du Budget, ainsi que de la Banque Centrale du Congo confirment que le gouvernement provincial a bien perçu les fonds destinés aux ETD». Il affirme cependant que ces montants ont été « détournés de leur destination initiale ».
Cependant, l’analyse du journal des opérations comptabilisées des comptes de l’État, consultée par Kongo Média, révèle que la province a reçu trois mois de frais de fonctionnement pour les ETD, entre août 2024 et juin 2025. Pourtant, sur cette même période, les communes ont reçu chacune 14 et 24 millions de FC par commune, et les 23 conseillers communaux ont reçu 110 et 133 millions de FC.
« Ces montants sont insignifiants au regard des allocations prévues. D’ailleurs, le libellé mentionné n’était pas la rétrocession, mais plutôt la paie des ETD et des conseillers communaux du Kongo Central. », précise notre source.
Selon les bourgmestres rencheri qu’environ 2,9 milliards de FC ont été effectivement perçus par la province au premier trimestre de l’année 2025, dont 2,3 milliards pour le fonctionnement et 600 millions pour les investissements.
« Des preuves documentées indiquent qu’une partie importante de ces fonds a été réaffectée à d’autres fins, en violation flagrante des dispositions légales. Ce qui laisse croire à un détournement manifeste », poursuit la même source.
En réponse à la lettre de protestation, le gouverneur Grâce Bilolo a convoqué une réunion de travail le mercredi 30 juillet 2025 à Matadi, à laquelle ont participé les six bourgmestres et les deux maires des principales villes. La cellule de communication du gouvernorat a rapporté qu’à l’issue de la réunion, le chef de l’exécutif a dénoncé un comportement inapproprié de la part des bourgmestres et a rappelé que les accusations d’un “prétendu détournement” étaient fausses.
Selon nos informations, des sanctions disciplinaires seraient à l’étude contre les bourgmestres frondeurs. Mais ces derniers estiment que le gouverneur aurait esquivé le fond du problème lors de la réunion. La situation semble désormais tendue.
Alors que les bourgmestres maintiennent leur exigence de transparence et réclament des sanctions contre les responsables présumés du détournement, l’exécutif provincial envisage, de son côté, des mesures disciplinaires contre les frondeurs. Il a en outre diligenté une mission pour vérifier la véracité des évidences présentées par les responsables de ces entités.