Selon des sources à Kongo Média, 23 députés sur les 39 que compte actuellement l’Assemblée sont déjà favorables à apposer leur signature sur cette pétition. Ils reprochent à Papy Mantezolo plusieurs manquements graves qui mettent à mal le fonctionnement démocratique de l’institution. Parmi les accusations, l’entrave aux droits et initiatives parlementaires des élus figure en tête. Plus grave encore, des soupçons de détournement de fonds publics liés à l’acquisition de véhicules destinés aux députés ont été formulés.
Les députés dénoncent également des violations répétées des règles de passation des marchés publics, ce qui justifie selon eux un manque flagrant de transparence dans la gestion financière de l’Assemblée provinciale. Ce cumul d’accusations alimente une grande méfiance envers la direction actuelle et justifie, aux yeux des pétitionnaires, la nécessité de renouveler la présidence pour restaurer la confiance.
Le rôle central de Papy Mantezolo dans la politique provinciale est incontesté. Arrivé à la tête de l’Assemblée il y a un peu plus d’un an, il a été salué initialement pour avoir contribué à une meilleure discipline parlementaire et à une collaboration renforcée avec le gouverneur Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo dans le souci de consolider une ère de stabilité politique dans la province. Cependant, cette harmonie affichée semble aujourd’hui fragile face aux dissensions qui émergent.
Ces tensions interviennent au moment où l’Assemblée provinciale doit voter, durant la session de septembre, le budget provincial pour l’année 2026. Le climat instable risque de compromettre les débats et la prise de décisions au sein de l’organe. La majorité parlementaire paraît divisée sur la conduite à tenir, ce qui ajoute à la pression sur le président Mantezolo.
La pétition qui doit être déposée ce mardi devrait également déclencher des réactions et contre-arguments. Papy Mantezolo et ses partisans ont jusqu’à présent nié avec fermeté les accusations de détournement et assurent que toutes les démarches se font dans le cadre légal et réglementaire. Pour eux, l’initiative de destitution serait motivée par des intérêts politiques visant à déstabiliser les institutions provinciales.
Cependant, la prochaine session parlementaire qui débute ce mardi 30 septembre s’annonce donc mouvementée. L’issue de ce bras de fer politique pourrait avoir des répercussions importantes non seulement au niveau de l’Assemblée provinciale, mais aussi sur la stabilité politique dans le Kongo Central.
Il convient de rappeler que le bureau de l’Assemblée provinciale est déjà fragilisé. Avant la clôture de la session de mars, deux de ses cinq membres ont été destitués (rapporteur adjoint et questeur). Le bureau actuel ne compte donc plus que trois élus. La crise s’aggrave puisque le président et son vice-président sont désormais visés par la motion, et que le rapporteur (membre de l’UDPS) a rejoint les députés réunis à Kinshasa pour préparer cette destitution.
L’avenir politique de Papy Mantezolo semble incertain. La pression est grande sur ses épaules et rappelle que la présidence d’une assemblée provinciale est un poste aussi stratégique que fragile, soumis aux rivalités, enjeux politiques et exigences de transparence. Tout peut basculer.