Au cours de cette activité, le Directeur d’exploitation de la CNSSAP, Yannick Mavita, a abordé en détail la branche des risques professionnels. Il a souligné l’engagement de la CNSSAP à améliorer les mécanismes de prise en charge des accidents de travail et des maladies professionnelles, afin de garantir à chaque agent public un environnement de travail sûr et sécurisé.
Dans son intervention, Yannick Mavita a rappelé les principales innovations de la loi n°25/049 modifiant la loi n°22/031 du 15 juillet 2022. Cette réforme vise à créer un système de sécurité sociale plus inclusif avec la mise en place d’un système contributif, l’extension du champ d’application pour intégrer les agents publics à mandat politique, les enseignants, les militaires et les policiers, et la présentation des détails sur les différentes branches de pension (pension d’invalidité, de retraite et du survivant). Un accent particulier a été mis sur la branche des risques professionnels, avec des précisions sur la maladie professionnelle, l’accident de travail et la maladie d’origine professionnelle.
La présence du VPM Jean-Pierre Lihau à Matadi s’inscrit dans un vaste programme de modernisation de l’administration publique et de la sécurité sociale. Il a toutefois déjà lancé plusieurs initiatives parmi lesquelles l’immatriculation biométrique des fonctionnaires, la publication d’un annuaire alphabétique et numérique, ainsi que l’assainissement du Fichier de Référence des Agents Publics (FRAP). Ces mesures visent à renforcer la transparence et la crédibilité de la gestion des ressources humaines.
Le VPM estime qu’il est important d’inclure les personnes concernées, les fonctionnaires, dans les réformes en cours au sein du gouvernement. Il est indispensable d’associer les fonctionnaires dans les différentes réformes administratives pour leur réussite.
« Nous sommes en train de mettre en place une sécurité sociale nouvelle pour tous les agents publics de l’État, prenant en compte toutes les catégories. Nous avons inclus dernièrement les militaires et les policiers après avoir inclus les enseignants, les magistrats et le personnel de l’ESU (Enseignement Supérieur et Universitaire). L’idée ici est de faire en sorte que personne ne soit laissé au bord du chemin et que chacun puisse bénéficier d’une retraite digne le moment venu. Les agents actifs d’aujourd’hui seront retraités demain. Ce que nous avons trouvé lorsque nous avons pris des responsabilités comme système de retraite était insupportable. Un système qui faisait de la retraite un antichambre de la mort. Aujourd’hui, le Président de la République nous a demandé de revaloriser la retraite dans notre pays et c’est ce qui est en train d’être fait », a dit le VPM Jean-Pierre Lihau.
Et d’ajouter :
« Hormis le volet retraite, nous avons à travers la CNSSAP implémenté une nouvelle branche qui est celle du risque professionnel, ce qui est une première dans notre pays. C’est-à-dire qu’aujourd’hui, les agents publics qui connaissent des accidents de travail ou des maladies professionnelles peuvent bénéficier des prestations au niveau de la CNSSAP ; ce sont des agents qui sont couverts et peuvent être indemnisés jusqu’à ce qu’ils guérissent de leurs dommages, de leur maladie, de leur blessure. Si c’est irréparable, ils peuvent être indemnisés à vie. Nous sommes ici dans un changement de paradigme qui permet à ce que chaque agent public puisse prester en se disant que le jour où j’irais à la retraite, ou si jamais il m’arrive un accident lié à ma profession, l’État saura m’indemniser. »
Pour rappel, en février 2025, la CNSSAP a élargi sa couverture sociale aux militaires, policiers et enseignants de l’EPST, leur garantissant désormais une prise en charge intégrale, y compris les risques professionnels. En septembre 2025, la CNSSAP a formé plus de 150 officiers militaires et policiers sur leurs droits sociaux dans le cadre du régime de sécurité sociale spécifique aux forces de défense et de sécurité pour souligner l’importance de la connaissance des droits. La promulgation en juillet 2025 de projets de loi importants est venue compléter et améliorer les cadres juridiques relatifs à la sécurité sociale des agents publics.
La CNSSAP mène également des actions sociales, telles que la distribution de kits scolaires aux orphelins rentiers à Kinshasa, renforçant ainsi son rôle social auprès des familles des fonctionnaires. Cette campagne de sensibilisation à Matadi, couplée au lancement des opérations d’immatriculation à la CNSSAP dans la province, marque une étape décisive dans la mise en œuvre de la réforme sociale et la garantie d’une couverture sociale digne pour tous les agents de l’État.