Si l’importance du projet est unanimement saluée, les habitants de Kinzau-Mvuete émettent de sérieuses réserves quant à sa concrétisation effective. Les motocyclistes, qui assurent la liaison vitale de 22 kilomètres entre Kinzau-Mvuete et la cité de Seke-Banza (chef-lieu du territoire éponyme), ont lancé un cri de détresse aux autorités provinciales pour garantir une réalisation pérenne des travaux.
Interrogés au rond-point de Kinzau-Mvuete, plusieurs conducteurs ont décrit le calvaire quotidien qu’ils endurent pour relier les deux cités. Leurs souvenirs des précédents “lancements” sont teintés d’amertume.
« Nous avons connu plusieurs lancements, des personnes sont venues avec des engins juste pour gratter la route. La moindre pluie, c’est la catastrophe », a témoigné un motocycliste. Un autre a déploré la disparité entre les charges payées et l’état de l’infrastructure. « Nous payons une taxe de 1 000 FC par jour, mais voyez-vous l’état de la route ? »
L’Association des Motocyclistes du Kongo Central (AMOKOC), section Seke-Banza, a exprimé sa surprise et son regret de ne pas avoir été officiellement associée ou consultée dans ce projet. Plusieurs de ses membres ont pourtant l’habitude d’effectuer des travaux manuels de cantonnement, avec des moyens de fortune, pour maintenir la praticabilité des axes.
Kaké Mabiala, président de l’AMOKOC Seke-Banza, a souligné l’engagement de ses membres. « Ce projet est bénéfique pour notre territoire, mais notre regret, c’est la non-considération de nos efforts pour l’entretien manuel des différentes routes du secteur. Nous avons trois équipes qui travaillent de façon volontaire pour aménager ces routes à travers des pioches, houes et autres moyens. Aujourd’hui, on vient lancer les travaux, c’est bien, mais nous voulons la prise en considération de la main-d’œuvre locale, surtout avec des volontaires qui travaillent déjà sur cette route. »

Lancé par le gouverneur Grâce Bilolo, ce vaste projet de réhabilitation vise à désenclaver les zones de production. Le territoire de Seke-Banza, comme chacun des onze territoires de la province, bénéficiera de 55 kilomètres de routes de desserte agricole.
Si le programme est vital pour la relance économique et l’évacuation des produits agricoles, les motocyclistes et les volontaires locaux insistent sur la nécessité d’une exécution de qualité et d’une intégration des compétences locales, pour s’assurer que ce lancement soit enfin celui d’une réhabilitation durable.





