Le paysage politique déjà fragmenté du Kongo Central vient de s’enrichir d’un nouvel épisode révélateur des tensions au sommet. La démission d’Exaucée Ndombasi Mbo de la Cellule de communication n’est pas un simple fait administratif, mais l’écho direct des querelles acerbes entre le cabinet politique du gouverneur de province et l’un de ses plus fervents critiques : le député provincial Jean Kimboko Ndombasi, père de la démissionnaire.
L’ex-agente du gouvernorat a mis fin à ses fonctions de Responsable du Digital, une décision motivée, selon sa propre correspondance, par un climat de défiance généralisée qui aurait rendu impossible l’exercice serein de ses tâches.
« Depuis un certain temps, je suis victime de menaces de tout genre et de tout bord qui mettent en danger ma quiétude sur le plan professionnel, au regard des différentes interventions de mon Père Honorable Jean KIMBOKO NDOMBASI, Député Provincial élu du Territoire de Muanda, dans les plénières de l’Assemblée Provinciale du Kongo Central par rapport à votre Gouvernance, ce qui s’inscrit dans ses prérogatives légales et constitutionnelles en tant qu’Élu du peuple. La dernière en date remonte au mardi 12 novembre 2025 où il a dénoncé les effectifs pléthoriques dans votre cabinet et ceux des Ministères provinciaux, s’appuyant sur les dispositions de la Loi n°08/012 du 31 juillet 2008 modifiée et complétée par la Loi n°13/008 du 22 janvier 2013 portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces », dit-elle. C’est dans le souci de préserver son intégrité physique qu’elle a décidé de jeter l’éponge.
Depuis son départ de la nouvelle majorité parlementaire, la tension entre Jean Kimboko et le Gouverneur n’est plus un secret. Considéré comme proche du Gouverneur depuis le début de la législature, l’élu de Muanda s’est récemment montré très ferme avec ses interventions portant sur les nominations au sein du cabinet et la gestion générale des affaires publiques. Ce désaccord profond a visiblement débordé du cadre institutionnel pour impacter la sphère professionnelle de sa fille.
En remettant son mandat, Exaucée Ndombasi Mbo semble faire le choix de se retirer du champ de bataille pour éviter de servir d’instrument dans cette lutte d’influence. Sa correspondance, transmise également à l’Assemblée provinciale et à l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), insiste sur le fait qu’aucune disposition légale n’aurait été violée lors de sa nomination.





