Plusieurs points ont été débattus selon le compte rendu fait par Billy Ntunga Zenga, rapporteur de l’organe délibérant, à l’instar de la question de l’appui budgétaire du gouvernement provincial envers l’Assemblée, le traitement du contexte et de l’objectif des réunions inter-institutionnelles, la situation des grands projets en cours dans la province, la question de l’adoption du moratoire consistant à suspendre les motions et pétitions à l’Assemblée provinciale, ainsi que le contrôle parlementaire avec la problématique de la commission d’enquête en cours.
Démenti d’une crise politique
Le démenti de la crise provinciale a été le message clé de cette rencontre. Billy Ntunga a tenu à clarifier la perception de la situation politique à travers la province et a insisté sur la volonté de collaboration mutuelle entre les deux institutions.
« Nous avons conclu que la province, en réalité, n’est pas en crise. La situation politique est aujourd’hui alimentée, déformée et ballotée dans tous les sens pour faire croire et alimenter un climat de crise. Ce n’est pas ce qui motive le Gouverneur de province aujourd’hui. Il nous l’a dit et a manifesté son intérêt de travailler avec le bureau actuel. Nous lui avons aussi manifesté le même intérêt. Et ce n’était pas dans notre intérêt de chercher à tout prix à faire partir le Gouverneur, comme le font entendre les autres. Nous avons débattu de tous les points à l’ordre du jour avec un esprit serein », a-t-il dit.
Il a fait savoir que les deux institutions sœurs de la province du Kongo Central sont censées travailler en harmonie afin d’assurer davantage la stabilité des institutions et, bien évidemment, la cohésion provinciale. « C’est l’intérêt premier du bureau de l’Assemblée Provinciale. Nous avons également trouvé cet intérêt chez le couple de l’Exécutif, qui a souhaité que nous puissions travailler davantage pour stabiliser les deux institutions et conforter la cohésion provinciale qui existe et qui doit davantage exister. »
Contrôle parlementaire sans arrière-pensée
Le contrôle parlementaire, principal foyer de tension, a fait l’objet d’une discussion franche. Le rapporteur a réaffirmé qu’il s’agissait d’une attribution non négociable de l’Assemblée, tout en balayant les soupçons d’intentions purement politiques.
« Concernant le point de contrôle parlementaire, nous avons clairement fait savoir au Gouverneur de province que c’était l’une des attributions qui nous est dévolue : contrôler l’Exécutif Provincial. Je viens ici vous rappeler qu’un député provincial n’a que deux attributions majeures : légiférer et contrôler. Nous sommes liés, car même pour légiférer, les édits finiront toujours par être promulgués par le Gouvernement provincial pour entrer en application. Voilà une raison de plus pour que nous ayons un climat d’harmonie, de travail, de sincérité et surtout d’entente. Pour les contrôles, nous avons aussi fait savoir au Gouverneur de Province que nous ne pouvons pas nous débarrasser de cette attribution. Le contrôle parlementaire est dans le droit d’un député de le faire sans arrière-pensée. Contrairement à la liaison faite au message du VPM de l’Intérieur, nous avons parcouru le message et nous avons trouvé nulle part où le VPM a interdit les contrôles parlementaires. Au contraire, il ne faut pas que les contrôles parlementaires aient des arrière-pensées stériles ou une attitude visant à régler des comptes. Ce n’est pas le cas. »
Le rapporteur a confirmé que l’interpellation du Gouverneur, soulevée par le député Serle Gonda, était maintenue, mais s’inscrivait dans une démarche légale. « Aujourd’hui, pour les contrôles parlementaires que nous avons initiés, je parle bien de l’interpellation soulevée par l’Honorable Serle Gonda demandant des explications au Gouverneur de Province. Nous n’allons pas rentrer dans les détails. Le plus important est que nous allons travailler sérieusement selon les attributions qui sont les nôtres, en nous appuyant sur toutes les lois de la République, à commencer par la Constitution, par la Loi sur la libre administration des provinces, et bien évidemment par le règlement intérieur que nous-mêmes nous avons mis en place. »
Vers la requalification de la commission d’enquête
Un point de friction a toutefois été soulevé concernant la commission d’enquête. Le Gouverneur a exprimé son souhait de voir la commission requalifiée. Le rapporteur de l’Assemblée a confirmé cet échange et la volonté d’aboutir à un consensus. « Nous avons parlé de la commission d’enquête, que c’était notre droit, je le répète, et que nous sommes déterminés à la mener à bien. Le Gouverneur a soulevé certains soucis, notamment la possibilité de requalifier cette commission. Sur ce point, nous allons travailler rapidement à l’Assemblée, car il y a certains termes qui ne lui convenaient pas dans la commission. »
La réunion a également permis de dissiper les soupçons mutuels. Le Gouverneur a indiqué que plusieurs reproches qui lui étaient adressés “n’étaient pas le cas,” réfutant les intentions prétendument machiavéliques qu’on lui prêtait. Prenant part à cette réunion, se trouvaient le Gouverneur de Province, le Vice-gouverneur, le Ministre provincial des relations avec le Parlement, le Directeur de cabinet du Gouverneur ainsi que les membres du Bureau de l’Assemblée provinciale, dont le Président Victor Nsuami. L’issue de cette réunion laisse espérer une stabilisation durable des institutions au Kongo Central.





