Après une flambée du dollar américain face au franc congolais, il a été observé, depuis quelques jours sur le marché de change une appréciation du taux de change. Une légère amélioration qui n’a pas eu d’impact direct, positif bien sûr, sur les prix des biens et services sur le marché.
L’économiste Cédric Bile Mbo, Assistant à l’Institut Supérieur de Commerce de Matadi, explique ce mécanisme qui n’a pas occasionné directement ou de façon simultanée la baisse des prix sur le marché.
La rigidité des prix
Ce qu’il faut d’abord comprendre que les prix sur le marché, à l’instar du salaire, obéissent au principe de la rigidité. Comment et pourquoi ? La rigidité d’abord doit être comprise comme la difficulté voire l’impossibilité pour les prix de s’ajuster pour équilibrer l’offre et la demande. Comme elle est nominale, on peut la comprendre par l’agglutination ou la lenteur dans l’ajustement.
Cela est dû à la rationalité économique des agents (structure des coûts, anticipations adaptatives- rationnelles). On peut noter que les biens qu’ils vendent ont été acquis ou produits au taux flat de 2.600FC par exemple, donc ils ne peuvent pas diminuer les prix aujourd’hui ou immédiatement.
Aussi, ces agents doivent observer le comportement du taux de change sur une période raisonnable avant de revoir les prix à la baisse. Encore, quand le gouvernement annonce la baisse du taux de change, les agents ne croient pas facilement car l’inflation procure au gouvernement un revenu appellé « seigneuriage », c’est comme une taxe imposée sur tout détenteur des billets de banque. Les agents économiques évitent alors l’illusion monétaire à laquelle ils pourraient être exposés.
La leçon
Devant un choc monétaire, le cas de la baisse du taux de change, l’adaptation à la nouvelle situation prend du temps. C’est ainsi que dans les pays développés, la lutte contre l’inflation est un des enjeux électoraux majeurs car les prix à la hausse ne reviennent pas facilement à la baisse.
Reagan Nsiese