Après plusieurs jours d’incertitude, les rebelles de l’AFC/M23, soutenus par le Rwanda, ont pris ce dimanche matin le contrôle de Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, sans rencontrer de résistance de la part des forces armées congolaises (FARDC). Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des colonnes de militaires rebelles entrant à pied dans la ville.
Selon plusieurs sources, les quelques coups de feu entendus samedi étaient principalement liés à des tirs de sommation et à des actes de pillage. Les habitants de Bukavu ont fait face à des scènes de chaos, notamment le pillage d’un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) et de la brasserie Bralima.
La veille, le président français Emmanuel Macron avait annoncé avoir échangé avec son homologue congolais, Félix Tshisekedi, pour discuter de la crise. Selon lui, les deux chefs d’État ont exprimé leur accord sur un cessez-le-feu entre les parties et le retrait immédiat des rebelles de Bukavu.
En outre, les rebelles doivent donner des garanties de sécurité pour permettre le retour sans délai des autorités civiles et militaires, mais aussi quitter l’aéroport de Kavumu afin de permettre la reprise des vols civils et humanitaires. Le président français a également appelé le Rwanda à soutenir la mise en œuvre de ces mesures d’urgence, étant donné que Kigali soutient de l’AFC/M23.
Toujours ce même samedi, la présidence de la République a affirmé que la ville de Bukavu était sous contrôle des FARDC et des Wazalendos. « Il ressort de cette réunion que la ville de Bukavu (Sud-Kivu), envahie un court moment par les terroristes du M23, est contrôlée par l’armée congolaise et les vaillants wazalendo », précisait-elle sur son compte X.
Malgré ces appels, la situation à Bukavu reste préoccupante. De nombreux habitants fuient la ville de peur de violences ou de nouvelles opérations militaires. Des organisations humanitaires alertent sur les conséquences catastrophiques de cette escalade, alors que des milliers de personnes sont déjà déplacées.
Le Conseil de sécurité de l’ONU pourrait bientôt se réunir à nouveau pour examiner la situation. En attendant une communication officielle des autorités congolaises, la situation à Bukavu reste à suivre de près.