Le port international de Matadi, principal point d’entrée maritime de la République démocratique du Congo, s’est doté lundi 14 avril 2025 de nouvelles infrastructures sanitaires, dans le cadre du projet de renforcement des capacités de surveillance aux frontières, appuyé par la Banque mondiale.
Cette remise officielle s’est déroulée en présence du gouverneur du Kongo Central, Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo, ainsi que de plusieurs autorités politiques, administratives, sanitaires et sécuritaires.
Francis Lumanisha, représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a rappelé les enjeux de cette initiative. « Nous sommes ici pour réaffirmer notre engagement, aux côtés du gouvernement congolais, à améliorer l’état de santé de la population et à renforcer la protection du pays face aux menaces sanitaires transfrontalières », a-t-il déclaré.
Il a rappelé que la RDC, avec sa vaste couverture forestière, la deuxième au monde après l’Amazonie, présente des risques épidémiologiques importants, malgré les atouts de son écosystème. C’est dans ce contexte que l’OIM a signé, le 8 décembre 2022, un accord avec le gouvernement congolais, via le Programme de développement du système de santé (PDSS), pour renforcer la surveillance sanitaire aux points d’entrée du pays.
Le Dr Yoba Yona, coordinateur provincial du Programme national d’hygiène aux frontières (PNHF), a salué cette avancée majeure. « Jusqu’à présent, la RDC disposait de capacités quasi nulles en matière de surveillance des maladies aux points d’entrée. Ce bâtiment représente une réponse concrète aux défis sanitaires actuels », a-t-il souligné.

De son côté, Ovide Nuambote, ministre provincial de la Santé, a insisté sur la portée symbolique et stratégique de cette infrastructure. « Ce bâtiment est bien plus qu’une simple construction. Il représente un point d’entrée qui évolue, un espace qui place la santé humaine au cœur de son fonctionnement », a-t-il déclaré, en appelant les équipes locales à s’approprier pleinement le dispositif.
La nouvelle infrastructure comprend plusieurs compartiments essentiels : des bureaux administratifs, une salle de réunion, des entrepôts, des laboratoires, ainsi que des salles d’isolement pour les cas humains et animaux. Elle permettra une meilleure détection, une prise en charge rapide et un suivi rigoureux des menaces sanitaires susceptibles de franchir les frontières.
À ce jour, 18 points d’entrée ont été désignés pour bénéficier de ce programme, répartis dans sept provinces, dont cinq sites dans le Kongo Central : Lufu, Matadi A et B, Boma, et le territoire de Muanda.