Mais est-ce que la population en est réellement consciente ? C’est pour répondre à cette question que le conseiller en communication du gouverneur Grace Bilolo a tenu un balai médiatique la semaine dernière, afin d’éclairer l’opinion sur les actions en cours dans le Kongo Central. Dans cet esprit de redevabilité et de transparence, ce proche collaborateur du gouverneur Grace Nkuanga Bilolo a tenu à apporter des explications claires sur certains dossiers provinciaux.
Invité sur le plateau d’Impact FM, un média basé à Matadi, Martin Solo a fait une révélation frappante que la rétrocession du gouvernement central en faveur de la province a considérablement baissé.
« Avant, sous l’ancien gouverneur Guy Bandu, la province recevait près de 2 milliards de francs congolais par mois du gouvernement central, soit environ 7 millions de dollars. Ces fonds étaient versés sous forme de rétrocessions destinées à soutenir les investissements provinciaux », a-t-il déclaré.
Depuis l’arrivée de l’actuel gouverneur, Grace Bilolo, ce montant a chuté de manière significative, selon le conseiller.
« La province ne reçoit plus que 410 à 450 millions de francs congolais par mois, soit à peine 1,2 million de dollars. On est donc passé de 7 millions à 1,2 million. Et pourtant, les réalisations continuent. Pourquoi ? Parce que le gouverneur travaille avec les ressources internes de la province. »
Toujours selon Martin Solo, la dernière rétrocession conséquente date d’octobre 2004. Ce qui se fait aujourd’hui dans la province est donc le fruit d’efforts locaux, sans un soutien notable du gouvernement central. Pour lui, ce n’est pas un manque de leadership, mais plutôt une volonté de bloquer le Gouverneur de province par certains ressortissants Kongo.
« On pourrait évoquer la guerre comme justification de cette baisse des allocations. Peut-être. Mais la vérité est que notre gouverneur reconstruit la province avec des moyens propres, malgré une situation financière difficile. Chaque mois, il doit par exemple trouver des fonds pour financer la route de Saïko. Cela montre bien les défis auxquels il est confronté. »
Et de s’interroger :
« Dans ce contexte, où sont nos élus ? Où sont les députés nationaux ? Leur rôle, c’est de faire du lobbying pour défendre les intérêts de la province. C’est là qu’on les attend. Pourquoi les sénateurs, censés représenter le Kongo Central à Kinshasa, restent-ils silencieux ? »
Face à ces révélations, on peut se poser la question : cherche-t-on à bloquer volontairement le gouverneur pour l’empêcher d’avoir un impact positif dans la province ? Si oui, ce blocage semble être d’ordre financier. Et pourtant, même lorsqu’un crédit de 20 millions est accordé pour des projets, cela suscite encore des interrogations au sein de l’opinion.
Mais ce qui semble le plus dérangeant, selon Martin Solo, c’est le manque d’information. Si la population était mieux informée, elle comprendrait que ces 20 millions ne sont pas un luxe, mais une nécessité face au désengagement du pouvoir central. Quoi qu’il en soit, le conseiller a tenu à rassurer que « tous les chantiers en cours seront menés à terme. »