Pensé comme une passerelle entre l’enseignement professionnel et universitaire, ce centre vise à outiller les Congolais pour qu’ils soient aux premières lignes du chantier et bénéficient pleinement des retombées économiques du projet. Une manière, selon l’institution, de rompre avec les erreurs du passé et d’inscrire le développement dans une logique durable et inclusive.
« Dans ce projet, nous avons prévu ce que nous avons appelé l’Académie Inga, qui sera un grand centre de formation non seulement professionnelle mais aussi universitaire pour tous les métiers du barrage et tous les métiers de l’hydraulique », a déclaré Albert Zeufack, directeur pays de la Banque mondiale en RDC, au micro de Radio Okapi lors de l’émission Parole aux auditeurs.
Mis en œuvre en partenariat avec le gouvernement congolais, l’établissement doit devenir l’un des meilleurs d’Afrique dans son domaine. L’enjeu est d’éviter qu’au démarrage effectif du gigantesque chantier hydroélectrique, les entreprises soient contraintes d’importer leur main d’œuvre.
« Cela permettra de former les Congolais pour éviter que, dans quelques années, lorsque les travaux effectifs du barrage commenceront, les entreprises ne soient obligées d’importer de la main-d’œuvre, mais puissent employer des Congolais, car c’est l’emploi qui donne un bon niveau de vie », souligne Albert Zeufack.
Les tentatives d’intégrer une dimension de formation au projet Inga n’ont jusque-là jamais abouti. Des initiatives similaires, lancées en 2014 puis en 2016 par la Banque mondiale et la Banque africaine de développement, étaient restées sans résultats concrets.
À terme, Inga 3 deviendra la troisième centrale du complexe situé sur le fleuve Congo, dont les deux premières fournissent déjà la majeure partie de l’électricité consommée en RDC, où seulement 21 % de la population est raccordée au réseau. Avec une puissance cible de 2 à 11 GW, le projet mobilisera pendant près d’une décennie le gouvernement congolais, les bailleurs internationaux, le secteur privé et la société civile.
Outre l’extension de la ligne côtière jusqu’à Kinshasa, la nouvelle infrastructure devrait favoriser l’apparition de zones industrielles et générer des milliers d’emplois directs et indirects pour lesquels l’« Académie Inga » entend déjà préparer la relève.