Placées sous le thème « Consolider la paix et la sécurité pour un développement durable dans la Région des Grands Lacs », ces assises interviennent dans un contexte marqué par de fortes tensions et des défis persistants à la stabilité régionale. Dans son allocution d’ouverture, la cheffe du gouvernement congolais a rappelé les engagements pris par les pays membres lors de la signature du Pacte sur la Sécurité, la Stabilité et le Développement dans la Région des Grands Lacs, en décembre 2006 à Nairobi. Elle a souligné que, malgré les bonnes intentions, les résultats restent en deçà des attentes.
« Les fruits n’ont pas encore tenu la promesse des fleurs. La République Démocratique du Congo fait face depuis novembre 2021 à une agression armée injustifiée d’un autre pays membre de la CIRGL. Cette situation viole le Pacte et met en péril la stabilité de toute la région », a déploré Judith Suminwa.
La Première Ministre a insisté sur la nécessité d’une solidarité régionale pour faire face aux défis communs. « Le développement ne peut être durable sans la paix, et la paix ne peut être consolidée sans la sécurité. Ces trois piliers – paix, sécurité et développement – sont indissociables et appellent une action concertée, audacieuse et solidaire. »
Judith Suminwa a par ailleurs exprimé sa gratitude aux partenaires régionaux et internationaux pour leur implication dans la recherche de solutions durables, tout en saluant le rôle des représentations diplomatiques accréditées à Kinshasa.
Prenant la parole à son tour, le Ministre de l’Intégration régionale, Floribert Anzuluni, a mis l’accent sur la nécessité de traduire les engagements politiques en actions concrètes. « La réalité sur le terrain ne rencontre pas encore les idéaux proclamés par le Pacte, car il y a une différence entre souscrire à des engagements et les mettre effectivement en œuvre. La RDC en est la preuve vivante, étant victime d’une agression d’un autre pays membre », a-t-il déclaré.
Le ministre a appelé les États membres à assumer pleinement leurs responsabilités afin de renforcer l’efficacité du mécanisme régional de suivi et d’évaluation. « Il ne s’agit pas de réinventer la roue, mais de rattraper le temps perdu en consolidant la CIRGL comme instrument de stabilité et de coopération régionale. » Floribert Anzuluni a conclu en exhortant les participants à dépasser les considérations protocolaires pour œuvrer à la concrétisation de l’intégration économique régionale, gage d’une paix durable.
Les travaux ont réuni un parterre de personnalités régionales et internationales, parmi lesquelles : le Secrétaire exécutif de la CIRGL ; l’Envoyé spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour la Région des Grands Lacs ; l’Envoyé spécial de l’Union européenne ; le Représentant spécial de l’Union africaine ainsi que les Chefs de missions diplomatiques, coordonnateurs nationaux de la CIRGL, et plusieurs partenaires au développement.
Cette 19ᵉ réunion du Comité Interministériel Régional marque une étape décisive dans la préparation du sommet des Chefs d’État et de Gouvernement de la CIRGL, prévu le 15 novembre prochain, avec l’espoir d’aboutir à des engagements concrets pour restaurer la paix, renforcer la coopération et promouvoir un développement durable au cœur de l’Afrique. Ce qui entre en parfaite connexion avec le deuxième pilier du Programme d’actions du gouvernement congolais qui promeut entre autres le renforcement de la cohésion régionale comme gage d’une paix durable.





