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RDC : les communautés locales contre les nouvelles activités pétrolières au Kongo Central sans consultation

Les communautés locales de la province du Kongo Central sont contre toute nouvelle activité pétrolière après des années de pollution et d’abus. Cette opposition est relative aux manifestations d’intérêt de la société pétrolière oeuvrant dans le Territoire de Muanda au Kongo Central “PERENCO”, qui a sollicité deux blocs pétroliers du Bassin côtier dans le cadres des appels d’offres lancés en RDC au mois de juillet 2022 par le truchement du Ministère des Hydrocarbures.

Après ces manifestations d’intérêt de PERENCO, Greenpeace Afrique, a effectué une descente sur le lieu. De cette visite, il a été révélé que les communautés locales de la province du Kongo manifestent une opposition farouche au sujet de la sollicitation de PERENCO.

Selon le responsable de la campagne forêt Greenpeace Afrique Patient Muamba, le gouvernement de la RDC doit écouter son peuple et empêcher PERENCO de faire une offre pour étendre son entreprise toxique dans le pays.

Greenpeace Afrique s’est entretenu avec des pêcheurs, des agriculteurs, des chefs traditionnels, des jeunes et des ONG locales. Il s’est avéré que le refus de ces communautés locales fait écho à celle des autres communautés locales visitées par Greenpeace Afrique lors de trois précédentes visites de terrain depuis juillet dernier dans six blocs pétroliers dans les provinces de l’Équateur, de la Tshuapa, du Haut Lomami et du Tanganyika.

« Deux jours seulement avant notre arrivée, un grand incendie s’est déclaré dans le parc national de Mangroves, dans une zone de stockage de carburant importé d’Angola. Le parc est un point chaud de la biodiversité reconnu internationalement, abritant des tortues de mer, des lamantins et des hippopotames. L’explosion pétrolière a réduit en cendres environ 500m² de mangroves et a provoqué une importante pollution de l’eau. Bien que Perenco n’ait pas été impliquée dans l’incident, celui-ci démontre la vulnérabilité de cet écosystème au pétrole », relate un cadre de Greenpeace Afrique.

Signalons que les villages de Malela, Kimbanza et Malemba se trouvent dans le bloc Matamba-Makanzi II, pour lesquels la société nigériane Century Energy Services et une certaine “Kebo Energy” ont déposé des manifestations d’intérêts. PERENCO quant à elle, a déposé des manifestations d’intérêt pour les blocs Nganzi et Yema II.

A ce sujet justement, un habitant du village Malela, a indiqué que personne n’est au courant de l’existence des appels d’offres pétroliers parmi la population. « On ne comprend pas pourquoi le gouvernement doit nous traiter ainsi comme si nous n’existons pas et que nous n’avons aucun droit de savoir ce qui est prévu pour nos terres », s’est-il interrogé.

Même son de cloche dans les villages de Kimbanza et Malemba, les habitants se sont plaints que personne du Ministère des Hydrocarbures ne s’était rendu pour les consulter pourtant cette région était une région à risque.

Un habitant, qui a travaillé pour l’entreprise pendant des décennies, se préoccupe sur la validation de ces manifestations d’intérêt. « Pourquoi le gouvernement peut valider ce genre de projet sans rien nous dire ?»

De leur côté, les habitants de Matamba-Makanzi, situé dans le bloc Yema II, disent avoir reçu la visite d’individus se présentant comme des responsables du Ministère des Hydrocarbures, mais ces derniers ne leur ont absolument rien dit au sujet d’un quelconque appel d’offres pétrolier.

« Ils cherchaient seulement des guides pour les accompagner jusqu’à la limite entre les blocs Yema II et Matamba-Makanzi II », raconte un habitant dudit village.

Les informations recueillies des sources locales révèlent que les habitants de Malemba travailleraient déjà sur un plan de gestion de leur concession forestière communautaire attribué en janvier, qui, espèrent-ils, empêchera tout accaparement de terres par PERENCO et le gouvernement. « Personne ne viendra nous retirer nos terres, nous jouissons déjà des droits reconnus par la loi », déclare un membre de la communauté.

A noter que ni les villageois ni les groupes de la société civile locale n’ont connaissance d’une étude d’impact environnemental de Perenco comme qui dirait le gouvernement de la RDC avant une éventuelle démarche dans ce sens, a intérêt de prendre langue avec les communautés locales de la province du Kongo Central qui font face et connaissent les réalités environnementales.

Avec Actualité.cd

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