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Au Kongo Central, le territoire de Kimvula a besoin d’une attention soutenue pour son développement

La position géostratégique qu’occupe le Territoire de Kimvula, l’un de dix territoires que compte la province du Kongo Central, doit pousser les gouvernants, que ça soit ceux de l’administration provinciale que ceux du niveau central, à avoir un regard très attentif envers ce territoire. Il a des frontières avec la province du Kwango par le […]

La position géostratégique qu’occupe le Territoire de Kimvula, l’un de dix territoires que compte la province du Kongo Central, doit pousser les gouvernants, que ça soit ceux de l’administration provinciale que ceux du niveau central, à avoir un regard très attentif envers ce territoire.

Il a des frontières avec la province du Kwango par le Territoire de Popokabaka, la ville de Kinshasa par la commune de Maluku et l’Angola par les villages de Kimbualau, Kisakandika, Kimpasi et autres. Pour ce qui est des frontières internes à la République Démocratique du Congo, point n’est besoin de rappeler les affres d’insécurité causés dans ses voisins immédiats : Maluku et Kwango.

Avec le voisin Angola, il y a eu des moments où les paysans des villages comme Kindongo (dans la Luidi, un secteur du Territoire de Madimba) mais très proches de Kimvula, Kimbidi, Kibaya 1 et 2 etc, les habitants ont eu à déplorer les incursions répétées des militaires Angolais, que ça soit de l’époque de la rébellion du feu Savimbi, comme du temps de MPLA seul.

Les paysans de ces villages congolais frontaliers ont été maintes fois déportés par les Angolais au motif qu’ils vont faire la chasse ou l’agriculture sur le sol Angolais. Dans l’entre-temps, Kimvula manque beaucoup pour son décollage et ce territoire mérite une attention soutenue des autorités.

Protection de la population

En commençant par le secteur de la Luidi bien que du Territoire de Madimba jusqu’à Kimvula, la présence policière est scandaleusement insuffisante. Sans entrer dans les secrets de l’organisation policière, on peut trouver un sous-commissariat avec un commandant avec un seul policier recruté régulièrement.

Pour combler le déficit, on fait recours aux services des jeunes du village pas formés avec tout ce que cela peut engendrer dans les interventions pour eux-mêmes et pour la population. L’état des routes et la faible connectivité au réseau téléphonique, doivent rester un souci permanent pour une éventuelle intervention.

De la gouvernance administrative

Disons-le tout haut, le Territoire de Kimvula n’est pas suffisamment administré. Tous les dirigeants qui ont été nommés par les dernières ordonnances présidentielles, Administrateur de Territoire et ses deux Assistants, personne n’est sur place à Kimvula. L’Administrateur de Territoire dirige l’entité soit à partir d’Inkisi ou de Kinshasa où il y a toute sa famille. Selon les témoins surplace, l’Administrateur va à Kimvula quand il y a un “intérêt personnel”. L’entité est dirigée par un Chef de bureau limité en prérogatives et aussi le poids de l’âge.

Du manque d’infrastructures routières

Les plaintes de ce qui semble être l’enclavement du Territoire de Kimvula ne semble pas bien intériorisé. A vrai dire, le décollage de Kimvula subit ce que sont les infrastructures routières, surtout la route nationale numéro 16. Pour la partie de cette route dans Kimvula, elle est sablonneuse c’est vrai mais avec des véhicules performants, on peut y arriver sans trop de peines, ce qui n’est pas le cas avec les routes de Madimba avec la terre argileuse et perméable aux érosions.

La chaussée avec le grand nombre des ponts sont délabrés tandis que lorsqu’on est au village Sungi Dibaya, le tout dernier village qui sépare Madimba du centre de Kimvula c’est à peine 30 kilomètres et la partie n’a aucun pont. Avec une jeep 4 X 4, on peut faire tout au plus 45 minutes et on est à Kimvula. Cette situation des routes est un grand obstacle qui met en isolement gratuit ce territoire, ce qui ne permet pas aux éventuels investisseurs d’y arriver et prospecter les éventuelles opportunités économiques de cette entité.

Santé et éducation

Ce qu’il y a comme centres de santé viables, sont situés à des distances éloignés les uns des autres. En plus, pas suffisamment équipés. Dans le secteur de l’éducation, les enseignants sont souvent exposés les jours de paie. Ils sont obligés d’effectuer des longues distances et pendant des jours, abandonnant les enfants pour une paie qui s’effectue dans la brousse au motif de la carence de la couverture cellulaire. Des risques sécuritaires ne sont exclus pendant ces moments de paie, sans compter les caprices des agents payeurs qui peuvent arrêter la paie à tout moment sous prétexte de l’insuffisance des liquidités, les retenus sur salaire exagérés.

Il faut dire que le Territoire de Kimvula est dans un environnement montagneux. Ceci est aussi un grand obstacle pour les interventions urgentes à temps réel, ne permettant pas la mobilité rapide par véhicules et même par moto : il y a des villages situés au bas des grandes montagnes.

Au vu de ces éléments collectés dans un reportage de terrain, il y a lieu que Kimvula mérite une attention particulière en le dotant de tout ce qui peut surtout donner un minimum de sécurité en tous sens à ses habitants. Ce qui revient à dire que « tous ensembles, nous avons désormais une responsabilité de revoir notre manière de parler de ce territoire, qui est Kimvula ».

Ilain Lumbala

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