Située à environ 260 km de Matadi, chef-lieu du Kongo Central, la cité Lufu-Toto, dans le territoire de Mbanza-Ngungu, est une agglomération aux multiples difficultés. Composée de quartiers comme Kimbanseke, Cité Patente, 12e Rue, Kasa-Vubu 1 et 2, et la Cité Gare, la région peine à se développer sur le plan économique et social. Bien que sécuritaire, la zone reste confrontée à de sérieux problèmes d’infrastructures et de services de base.
De Kunda à Lufu-Toto, un calvaire pour les usagers
La route reliant Kunda à Lufu-Toto est dans un état déplorable, rendant les déplacements difficiles, surtout en saison des pluies. Le trajet, qui devrait être court, devient un véritable calvaire. La moto est le principal moyen de transport, mais même pour ces engins, la situation est complexe.
« Lorsqu’il pleut, transporter des marchandises devient un casse-tête. Bien que le trajet soit court, l’état de la route nous oblige à y passer plus d’une heure en période de pluie », a témoigné un motocycliste.
Approvisionnement en eau, une dépendance aux puits
Malgré la proximité de plusieurs rivières, les habitants de Lufu-Toto dépendent principalement de l’eau des puits pour leur consommation et les tâches ménagères. Certains préfèrent cependant s’approvisionner aux sources environnantes.
« Nous utilisons l’eau des puits pour la maison et, une fois traitée, elle devient potable. Ceux qui en ont la possibilité vont chercher de l’eau dans des sources naturelles », confie une habitante.
Absence d’un marché moderne
Bien que la population de Lufu-Toto ait augmenté ces dernières années, la cité ne dispose toujours pas d’un marché moderne. Cette carence freine le commerce local et suscite le mécontentement des habitants.
« Tous les candidats qui sont venus ici nous ont promis un marché moderne, mais aucune promesse n’a été tenue. Jusqu’à présent, notre cité en est toujours dépourvue », témoigne une infirmière à Kongo Média.
Un îlot de paix
Contrairement à d’autres zones comme Kwilu-Ngongo où l’insécurité est courante, Lufu-Toto reste un oasis de paix. La collaboration entre la population et les forces de l’ordre permet de rapidement identifier et neutraliser les malfaiteurs.
« Dès que nous repérons des figures suspectes, nous alertons la police ou nous nous organisons pour empêcher les kulunas de s’installer ici », a déclaré un jeune du quartier Kimbanseke.
Notons que malgré les nombreux défis, Lufu-Toto reste une zone agro-pastorale dynamique. Ses cultures maraîchères (poivrons, tomates, haricots, etc.) approvisionnent les grands centres urbains. Cependant, le développement de la région dépendra fortement de la réhabilitation des infrastructures et de l’amélioration des services de base.