Après un an et six mois, le bureau de l’Assemblée ne compte plus aucun membre. Les trois derniers responsables encore en poste ont vu leur mandat s’achever ce mardi, à l’issue de la plénière présidée par le bureau d’âge, installé la veille dans un climat de tension. Malgré leurs démissions, Papy Mantezolo Diatezua et Joseph Nsalambi Ngabankita, respectivement président et vice-président, ont été déchus de leurs fonctions.
La plénière a estimé que leurs correspondances, comportant des irrégularités administratives, étaient mal orientées, car adressées au directeur de l’administration alors que le pouvoir était déjà entre les mains du président du bureau d’âge. Le rapporteur, quant à lui, quitte ses fonctions après sa démission, malgré la pétition qui pesait sur lui.
Cependant, le résultat du vote est sans appel. Papy Mantezolo cède le perchoir après que 22 députés sur 25 votants ont donné un avis favorable à son départ. Pour son vice-président, 23 députés sur 26 votants ont approuvé sa déchéance.
La suite des événements, comme l’a annoncé le président du bureau d’âge, Jean N’landu N’songo, avant de clôturer la plénière, est la création d’une commission ad hoc composée de cinq membres issus des cinq groupes parlementaires que compte l’Assemblée. Cette commission aura pour mission d’élaborer et de publier le calendrier électoral, de réceptionner et de traiter les différentes candidatures.
Toutefois, l’élection des nouveaux membres du bureau sera organisée par le bureau d’âge. En effet, selon plusieurs sources, après avoir perdu presque une semaine dans les tractations depuis la rentrée parlementaire, tout devrait se boucler très rapidement.
« Nous avons plusieurs matières à traiter et n’oublions pas que nous sommes en pleine session budgétaire. D’ici lundi prochain (14 octobre), un nouveau bureau issu de la nouvelle majorité sera mis en place, après élection bien sûr. À notre niveau, nous poursuivons les discussions pour une bonne représentation au sein du bureau de l’Assemblée provinciale », a confié un élu de la nouvelle majorité contacté par Kongo Média.
Le départ de Papy Mantezolo et du reste du bureau ouvre la voie à de nouveaux calculs politiques. L’ancienne majorité, qui se dessinait pour soutenir le gouverneur de province, vient de tomber, laissant place à une reconfiguration politique au Kongo Central. Mais pour les pétitionnaires, la question de l’exécutif provincial n’est pas encore « prioritaire ».
Dans les couloirs, beaucoup estiment que l’élection d’un nouveau bureau ouvre une autre perspective. Selon plusieurs sources, la question du nouveau locataire de l’Hôtel du Gouvernorat est déjà au cœur des discussions.
« On ne peut jamais parler de l’élection du nouveau bureau de l’Assemblée sans évoquer celle du Gouvernorat. Il y a lieu de penser aussi à la reconfiguration géopolitique de la province », ajoute la même source à Kongo Média.
Il convient de noter que, depuis la rentrée parlementaire pour la session de septembre, la province du Kongo Central traverse des moments de turbulence, notamment avec les cinq pétitions visant les membres du bureau. Les trois qui viennent de tomber rejoignent les deux autres membres le rapporteur adjoint et le questeur déchus depuis fin juin de l’année en cours, avant les vacances parlementaires.