Radio

Kongo Central : 22 ans déjà depuis la disparition de l’immense opérateur économique Augustin Dokolo

Le 12 avril 2001, Augustin Dokolo Sanu décédait à Paris à l’âge de 66 ans du reste Père biologique de feu Sindika Dokolo. Il aura été le tout premier africain à créer, en 1969, une banque à capitaux nationaux en Afrique subsaharienne, la “Banque de Kinshasa” (BK). Avant l’indépendance du Congo, Augustin Dokolo fut aussi […]

Le 12 avril 2001, Augustin Dokolo Sanu décédait à Paris à l’âge de 66 ans du reste Père biologique de feu Sindika Dokolo. Il aura été le tout premier africain à créer, en 1969, une banque à capitaux nationaux en Afrique subsaharienne, la “Banque de Kinshasa” (BK).

Avant l’indépendance du Congo, Augustin Dokolo fut aussi la 1ère personne de couleur à posséder une compagnie de 15 taxis et un dancing bar à Léopoldville (Kinshasa). Il aura également été le premier manager du célèbre saxophoniste camerounais, Manu Dibango.

Naissance et parcours

Augustin Dokolo Sanu est né à Sinsu-lez-thysville (Mbanza-Ngungu) en Mars 1935. Il fera ses études à l’Ecole Sainte Thérèse de Mbanza-Ngungu, avant d’aller se lancer dans les affaires. Il arrive à Léopoldville et se lance dans le petit commerce, ce qui lui réussit.

Avant l’indépendance, il possède déjà une compagnie de taxis et un dancing réputé à Léopoldville (Kinshasa). Vers 1965, il développe une chaîne de magasins (“Magasins Dokolo”) avec des ramifications à l’étranger, notamment en Angola.

En 1968, il fait la rencontre de Hanne, une danoise qui travaille comme gérante de la pharmacie de la Croix Rouge Danoise au Congo. Elle deviendra sa femme et de cette union naîtront 3 enfants : Manzanza, Sindika et Luzolo. Avant cela, il avait deja eu Ndona et Nkembi.

Augustin Dokolo, avait créé de nombreuses sociétés qui intervenaient dans des domaines très variés, notamment l’agriculture, l’élevage, la pêche, le café, l’immobilier, le transport, etc.
Au total, 17 entreprises qui employaient environ 10.000 personnes à travers tout le Zaïre.

Sa réalisation la plus ambitieuse arrive en 1969 lorsqu’il décide d’investir dans le secteur de la banque: il crée “Banque de Kinshasa”. Elle sera la 1ère banque à capitaux nationaux en Afrique subsaharienne, avec un capital initial de 300.000 Zaïres (600.000$ à l’époque).

“Banque de Kinshasa” atteindra un capital de 10.474.875 Zaïres en 1983 (plus de 20 Mio$). Pendant 16 ans, la BK réussira à évoluer au gré des contraintes économiques du Zaïre. Elle employait plus de 1.500 personnes au Zaïre en 1984, avec un réseau d’une vingtaine d’agences

Sa “chute” arrive en 1985: BK fait face à un accroissement important de dettes vis-à-vis de la Banque centrale. Ce découvert est principalement constitué des intérêts débiteurs, des intérêts sur intérêts ainsi que des pénalités que la Banque centrale perçoit chaque mois.

Ceci pousse Dokolo à céder de nombreux biens immobiliers afin d’apurer les dettes de la Banque de Kinshasa envers la Banque du Zaïre. Mais à la surprise générale, en fév 1986, Mobutu décide que la Banque de Kinshasa soit placée sous gestion administrative.

Tous les immeubles cédés en vue de la couverture des dettes sont extournés et la BK est nationalisée. Puis, Mobutu décidera que l’intégralité du patrimoine de la BK soit transféré à une nouvelle banque créée par l’Etat Zaïrois, “Nouvelle Banque de Kinshasa” (NBK).

Toutes les sociétés de monsieur Dokolo seront aussi cédées à l’UNTZa (Union Nationale des Travailleurs du Zaïre). Dokolo ne se remettra jamais de cette spoliation “organisée”. Il tombe malade peu de temps après et restera, pendant longtemps, affaibli, jusqu’à son décès.

Récit de Benjamin Babunga Watuna

Articles similaires

À Seke-Banza, Cédric Bakambu lance le projet « Bak’Agri » à l’INERA Gimbi pour la production de maïs sur 3000 hectares

En sa qualité d’ambassadeur de bonne volonté pour l’agriculture et la sécurité alimentaire, et président de la fondation qui porte son nom, l’international congolais Cédric Bakambu a procédé, le lundi 7 juillet, au lancement officiel du projet « Bak’Agri », dont il est le principal initiateur. La cérémonie officielle s’est tenue à l’esplanade du bâtiment administratif de l’Institut National pour l’Étude et la Recherche Agronomique, station de Gimbi (INERA Ngimbi), une institution publique chargée d’exécuter la première phase de ce projet dédié à la production de maïs.

« Boma Bukhete », un nouveau programme d’assainissement lancé par la mairie

La mairie de Boma, en partenariat avec la Fondation Pro Congo, a procédé ce lundi au lancement du programme d’assainissement dénommé « Boma Bukhete ». La cérémonie officielle s’est tenue devant l’hôtel de ville, en présence de nombreuses autorités politico-administratives, de chefs d’entreprises publiques et privées ainsi que de membres de la société civile.

Multiplication de cas de justice populaire à Matadi : trois personnes brulées vives en une nuit

Ces temps-ci, la ville de Matadi connaît une recrudescence des cas de justice populaire. Dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 juillet, trois personnes ont été lynchées et brûlées vives. Les faits se sont dans la commune de Mvuzi vers la mission Kimbanguiste et le second vers l’hopital de général de référence de Kiamvu dans la commune de Nzanza.

Kimpese : un homme tué à coups de machette au quartier 3 Fuawuna

Un homme, visiblement atteint de troubles mentaux et vivant dans la rue, a été sauvagement tué à coups de machette par des individus non identifiés. La scène macabre s’est produit dans la nuit du samedi 5 au dimanche 6 juillet, au quartier 3 Fuawuna à Kimpese, au Kongo Central.

Mbanza-Ngungu : hommage vibrant à Kimpa Vita, les fondations “Kongo Mabilama et Charlene Bota” à l’unisson à Boko

À l’occasion du 319e anniversaire de la mort en martyre de Béatrice Kimpa Vita, prophétesse et figure emblématique de la résistance africaine face à la colonisation portugaise, l’église Dibundu dia Bena Kongo (DKB) Nzila Kongo de Boko a accueilli, mercredi 02 juillet, une célébration d’envergure, rassemblant plusieurs structures engagées pour la mémoire et le développement du Kongo Central.

Matadi : Anders Diasonua, enseignant à l’ITECOM, victime de l’incendie et de pillages à Commandant Streiz

L’incendie survenu le mercredi 2 juillet aux environs de 22 heures vers Commandant Streiz, dans la commune de Mvuzi à Matadi, a causé d'importants dégâts matériels. Des personnes mal intentionnées ont profité de la situation pour piller les biens d’Anders Diasonua.