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Affrontements entre étudiants de l’ISTA Gombe-Matadi et la population à Mbanza-Ngungu : Me Guy Matuasilua craint la torture des étudiants arrêtés

Des heurts violents enregistrés la semaine dernière entre étudiants de l’ISTA/Gombe-Matadi à Kola à quelques kilomètres de la cité de Mbanza-Ngungu et la population de cette partie du territoire éponyme suscitent encore des réactions notamment cette de Maître Guy Matuasilua, défenseur des droits de l’homme.

D’après ce membre du l’ONG ‘‘Réseau 2 Congo’’, la torture ne devrait pas être au rendez-vous suivant la législation congolaise qui interdit la torture sous toutes ses formes conformément à la loi N°11/008 du 09 juillet portant criminalisation de la torture.

« Même en détention, la torture ne devrait pas être une réalité. En ma qualité de défenseur des droits de l’homme, je dénonce la torture à laquelle est soumise les étudiants de l’ISTA détenus à la prison de Mbanza-Ngungu », déclare-t-il.

Cependant, il dit avoir été en contact avec quelques étudiants déjà libérés. « Ils m’ont relaté tous les scénarios vécus pendant qu’ils étaient en détention. C’est notamment le cas des travaux forcés, entretien des fausses septiques, cheveux coupés pour ne citer que ça », indique Me Guy Matuasilua, chercheur en droit et régime pénitentiaire ainsi que défenseur de droits de l’Homme et membre du Réseau 2 Congo.

Que dit la législation congolaise en cas de torture ?

Depuis son adhésion en date du 18 Mars 1996 à la Convention des Nations Unies du 10 décembre 1984 contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains et dégradants, la RDC n’avait pas encore harmonisé sa législation interne avec les dispositions pertinentes de ladite convention.

Suivant cette convention, la RDC a l’obligation d’ériger les actes spécifiques de torture ou de leur tentative en infraction autonome et d’appliquer à ses auteurs, co-auteurs ou complices, des peines appropriées qui prennent en considération leur gravité. Et d’ailleurs, dans son article 16, la Constitution de la RDC interdit la torture et tout traitement cruel, inhumain et dégradant et l’article 61 du même texte ne tolère aucune exception à ce principe quelles qu’en soient les circonstances.

Signalons qu’à la base de ces affrontements, tout est parti d’un malentendu entre étudiants et habitants de l’agglomération de Kola à la suite d’un décès d’un jeune garçon de cette localité qui était proche des étudiants. Les jeunes de Kola auraient interdit aux étudiants d’assister au deuil de ce jeune homme. La tension était montée d’un cran jusqu’à ce que la situation a fini par dégénérer.

Frédéric Nkedi

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