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Kongo Central : les femmes sous-représentées dans les instances de décision

Dans la province du Kongo Central, la présence des femmes dans les instances de prise de décision reste faible. Malgré l’arrivée du nouveau Gouverneur et la volonté affichée par la province de promouvoir la parité homme-femme, la situation n’a pas connu d’amélioration significative. Au sein du gouvernement provincial, le taux de participation des femmes est […]

Dans la province du Kongo Central, la présence des femmes dans les instances de prise de décision reste faible. Malgré l’arrivée du nouveau Gouverneur et la volonté affichée par la province de promouvoir la parité homme-femme, la situation n’a pas connu d’amélioration significative.

Au sein du gouvernement provincial, le taux de participation des femmes est limité à 10%, avec une seule femme parmi les dix membres de la nouvelle équipe gouvernementale. De plus, la récente nomination d’un nouveau comité de gestion à la Direction Générale des Recettes du Kongo Central (DGRKC) n’a pas inclus une seule femme.

Face à cette situation, plusieurs initiatives sont menées par des acteurs politiques et de la société civile pour améliorer la représentativité des femmes dans la gestion de la province. Contactées par Kongo Média, des femmes leaders du Kongo Central ont exprimé leur indignation.

« C’est un regret de constater que dans la province où normalement la femme ne devait pas avoir de problème pour être représentée parce que déjà nos traditions reconnaissent une place de choix à la femme, mais nous remarquons que les différents gouvernements qui se succèdent ne donnent pas beaucoup de places à la femme. Là on vient de voir qu’il n’y a pas de femmes dans le leadership de la DGRKC, et pourtant, on dit « Kinsu ki Mate » (marmite), mais qui tenait cette marmite ? Qui gardait l’argent au coin du pagne pour parer aux difficultés ? », a regretté Chantal Malamba, Secrétaire de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Kongo Central.

Elle poursuit que :

« Normalement et traditionnellement, nous n’avons aucune difficulté à donner de la place à la femme, mais c’est certainement la course au pouvoir, les plus forts qui se servent. On ne va pas me dire que c’est parce qu’elles ne sont pas dans les partis politiques ? Non, là nous sommes dans un service technique. Pourquoi est-ce qu’on veut absolument voir des gens de X ou Y partis ? Non, il faut que nous avancions avec le pays. Nous avons une Constitution qui donne de la place aux femmes », ajoute-t-elle.

Mme Chantal Malamba rappelle que la Constitution du pays valorise les femmes et que le Président de la République prône la masculinité positive et la parité homme-femme. Elle appelle le Kongo Central à emboîter le pas et à mettre en œuvre des politiques concrètes pour promouvoir la participation des femmes dans les instances de décision.

Annie Mbadu, Coordonnatrice provinciale du Réseau Femmes et Développement (REFED), partage le même constat de déception dans une province matriarcat.

« Je déplore que chez nous, au Kongo Central, là où le matriarcat est présent, les hommes refusent toujours de promouvoir les femmes. Au sein de la DGRKC et du gouvernement provincial, aucun parti politique, même ceux fondés par nos frères, n’a désigné une femme ministre. Pourtant, ces partis comptent des femmes intellectuelles parmi leurs membres. J’ai bien dit femmes intellectuelles », soulingne t-elle, appelant le Gouverneur de Province à tenir compte de ces préoccupations lors des prochaines nominations et/ou remaniements.

Me Molos Azwato, Vice-présidente du parlement des jeunes, met en avant les bienfaits de la présence des femmes dans des postes de direction. Elle affirme que la participation des femmes favorise le progrès et le développement.

« Le Président de la République, champion de masculinité positive, se bat pour qu’il ait plus de femmes à la tête de la gestion de la chose publique mais hélas chose qui n’est pas observée dans nos provinces. Là où il y a la femme tout bouge, il y a le développement et la bonne gestion », dit-elle.

La sous-représentation des femmes dans les instances de décision du Kongo Central soulève des questions importantes sur l’engagement réel de la province envers la parité homme-femme. Il est crucial que les autorités provinciales prennent des mesures concrètes pour garantir une meilleure représentation des femmes dans les sphères de pouvoir et de décision.

Wallytride Lumputu

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