Les membres de la société civile du Kongo Central ont récemment participé à un atelier de sensibilisation sur le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Organisée par l’ASBL Dignité Humaine et le Projet de Lutte contre les Flux Financiers de la GIZ (LUCOFFI), cette session de trois jours s’est clôturée le vendredi 8 novembre 2024 dernier à Matadi, la capitale de la province du Kongo Central.
L’objectif principal de cette formation était d’outiller les acteurs de la société civile pour mieux comprendre les enjeux liés au blanchiment des capitaux et au financement du terrorisme, deux fléaux économiques qui menacent la stabilité des économies mondiales. Les participants ont été instruits sur les bonnes pratiques et les outils nécessaires pour prévenir ces crimes financiers.
Ruphin Mpaka, député honoraire et expert en la matière, a animé la dernière journée en détaillant les vulnérabilités du système de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Il a expliqué que la vulnérabilité correspond à la faiblesse du système de contrôle et de prévention des flux financiers illégaux. Il a également présenté les 40 recommandations du Groupe d’action financière (GAFI), des mesures internationales de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Le blanchiment de capitaux consiste à transformer des fonds obtenus illégalement en avoirs légitimes, afin de dissimuler leur origine criminelle et de les réintroduire dans le système économique sans attirer l’attention des autorités. Cette pratique permet aux criminels de profiter de leurs gains illicites, souvent pour financer d’autres activités illégales, y compris le terrorisme.
Les assujettis, comme les institutions financières, les avocats, les agents immobiliers, et certaines ONG, ont l’obligation légale de surveiller les transactions et de signaler toute activité suspecte. Ces acteurs jouent un rôle essentiel dans la détection et la prévention du blanchiment d’argent, a précisé Ruphin Mpaka durant ses interventions.
Le professeur Carlos Mupili, expert en sécurité économique, a également pris la parole pour définir le rôle des lanceurs d’alerte dans la lutte contre le blanchiment des capitaux. Ces individus, qui dénoncent des comportements ou des transactions suspectes, sont souvent confrontés à des risques tels que des licenciements ou, dans des cas extrêmes, des menaces physiques, voire l’assassinat.
La société civile a donc un rôle primordial à jouer pour stopper ces pratiques nuisibles. Elle doit sensibiliser la population, mener des recherches, former des acteurs clés et plaider en faveur de lois et de politiques plus strictes contre le blanchiment d’argent.
Dans son mot de clôture, le représentant du gouverneur a insisté sur l’importance de renforcer les actions contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, en lien avec les initiatives du président de la République. « Nous comptons sur l’engagement de chacun d’entre vous pour contribuer à cette lutte en tant que citoyens », a-t-il déclaré.
Rodrigue Fatoulu, de la GIZ, a remercié les participants pour leur engagement et leur assiduité lors de cet atelier. « Votre rôle ne s’arrête pas ici. Nous comptons sur vous pour continuer à dénoncer ces pratiques néfastes », a-t-il ajouté.
Il est à noter que le Kongo Central est la première province de la République Démocratique du Congo à bénéficier de cet atelier de sensibilisation. Un événement marquant qui a permis de sensibiliser et d’équiper les acteurs de la société civile des outils nécessaires pour lutter contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme dans cette région.