Radio

Kongo Central : l’Assemblée provinciale demande la révocation du ministre de l’Intérieur Constant Mamvidila après des accusations de tortures sur un citoyen

Lors de la plénière de ce vendredi 13 décembre consacrée à la présentation et à la défense du projet de budget 2025 à l’Assemblée provinciale du Kongo Central, les élus provinciaux ont unanimement demandé la destitution du ministre provincial de l’Intérieur, Constant Mamvidila Ndomanuel. Cette décision fait suite à la diffusion d’une vidéo virale montrant le ministre ordonnant des actes de torture sur un citoyen, un geste vivement condamné par les députés.

La vidéo, largement relayée sur les réseaux sociaux, montre le ministre donnant des instructions explicites pour faire fouetter un homme, présenté comme impliqué dans un litige foncier. L’incident, survenu dans le village de Kilawu, territoire de Mbanza-Ngungu, a suscité une onde de choc dans toute la province et relancé les débats sur les abus de pouvoir.

Les députés provinciaux ont unanimement dénoncé cet acte, le qualifiant de violation grave des droits humains et d’atteinte à la dignité humaine. Une motion visant à formaliser la révocation du ministre sera introduite dans les prochains jours.

« En vertu du pouvoir qui nous a été conféré, nous venons de retirer son pouvoir et la résolution vous sera transmise pour l’exécution de la position de l’Assemblée provinciale », a déclaré Papy Mantezolo, président de l’Assemblée provinciale, après un vote des élus provinciaux.

En effet, Constant Mamvidila s’était rendu au village de Kilawu accompagné de l’administrateur du territoire de Mbanza-Ngungu, Willy Makumbani, pour enquêter sur une affaire de vente illégale de terres. Dans la vidéo, l’homme présenté comme le « spoliateur » est vu au sol, subissant des coups sous les ordres directs du ministre.

À Matadi, chef-lieu de la province, la population a exprimé sa colère face à cet abus de pouvoir. Beaucoup demandent des mesures disciplinaires immédiates contre le ministre. « Nous exigeons des sanctions exemplaires. Ce comportement ne peut être toléré de la part d’un représentant de l’État », a déclaré un activiste.

Cette affaire place l’Assemblée provinciale et les autorités nationales face à une décision cruciale. Si la destitution du ministre est actée par le gouverneur de province, cela pourrait envoyer un signal fort contre les abus de pouvoir. Dans le cas contraire, la confiance des citoyens envers leurs institutions pourrait être durablement compromise.

Reagan Nsiese

Articles similaires