Le désormais ex-ministre de l’Intérieur du Kongo-Central, Constant Mamvidila Ndomanuel, a été démis de ses fonctions dans des circonstances qui soulèvent de nombreuses interrogations. Dans un message poignant, il a dénoncé les raisons de sa révocation, évoquant des pressions politiques et des menaces reçues pour avoir pris position en faveur des populations vulnérables, notamment à Songololo.
Au cœur du conflit se trouve la question des terres. Constant Mamvidila accuse certaines autorités locales et complices externes de participer à la vente illégale de ces terres dans des localités telles que Ndembo Nord, secteur Boko, territoire Mbanza-Ngungu. Selon lui, ces pratiques, menées parfois par des étrangers ne parlant même pas les langues locales, mettent en péril l’héritage des Ba Kongo.
Une mission sacrée, mais sans moyens
Constant Mamvidila décrit les conditions précaires dans lesquelles il a exercé ses fonctions, dénonçant le manque de ressources mises à sa disposition. Il révèle qu’il a dû investir son propre argent pour accomplir ce qu’il considérait comme une « mission sacrée » : récupérer les terres spoliées et protéger les populations vulnérables.
Une sanction controversée
Constant Mamvidila a été révoqué de ses fonctions de ministre de l’Intérieur, sécurité des frontières et affaires coutumières à la suite d’une vidéo où il intervenait. Il est accusé d’avoir pris position dans un différend foncier où un des citoyens, présenté comme le principal protagoniste, serait puni pour avoir vendu des terres des Ba Kongo. La vidéo filmée dans le territoire de Mbanza-Ngungu a largement été partagée sur les réseaux sociaux, suscitant une vague d’indignation au sein de la population et parmi les défenseurs des droits humains.
La révocation de Constant Mamvidila intervient dans un contexte où les tensions politiques sont palpables dans le Kongo-Central. Pour lui, cette décision est une injustice, motivée par sa volonté de s’opposer aux pratiques qu’il considère contraires aux intérêts des Ba Kongo. Il pointe également la responsabilité d’un administrateur de territoire (AT) qu’il accuse d’avoir propagé une vidéo compromettante à son encontre. « Je serai libéré et reprendrais mes activités personnelles, mais que deviendront ces populations ? », s’interroge-t-il avec inquiétude.
Dans ce message, l’ex-ministre ne cache pas son désarroi face à ce qu’il considère comme un échec collectif des Ba Kongo. Il invite sa communauté à prendre conscience de cette menace et à se préparer aux défis à venir pour protéger les générations futures.