Après sa révocation de ses fonctions du ministre provincial de l’Intérieur, Sécurité des frontières et Affaires coutumières du Kongo Central, Constant Mamvidila Ndomanuel, a été jugé et condamné, lundi 16 décembre 2024, au Parquet général près la Cour de cassation à Kinshasa, en exécution d’un mandat d’amener émis par le procureur général Firmin Mvonde Mambu.
L’ancien ministre a été jugé en procédure de flagrance pour des accusations de torture physique, en référence aux articles 48 bis et 48 ter du Code pénal congolais, livre II (CPL II). Les faits remontent à une mission du 5 décembre dernier, où il aurait ordonné le fouettement d’un individu accusé de vente illégale de terres dans le territoire de Mbanza-Ngungu. Une vidéo largement diffusée montre l’ancien ministre en train de donner des instructions pour cette punition, provoquant une vague d’indignation à travers la province.
Après sa révocation le vendredi 13 décembre, le désormais ex ministre a été escorté à Kinshasa sous haute surveillance. Constant Mamvidila a tenté de justifier son acte, affirmant avoir agi dans l’intérêt des populations locales pour mettre un terme aux ventes illicites de terres ancestrales. Il a par ailleurs dénoncé des pressions politiques visant à discréditer son action et étouffer les revendications des communautés vulnérables du Kongo Central.
Malgré sa défense, la justice a considéré que les accusations étaient suffisamment graves pour entraîner des sanctions exemplaires. À l’issue des procédures judiciaires, Constant Mamvidila a été condamné à 5 ans de prison ferme et au paiement d’une amende de 100.000 FC. Un jugement qui intervient au moment où la lutte contre les abus de pouvoir et les traitements inhumains, sont de plus en plus dénoncées en RDC.
Bien que bon nombre de personnes saluent cette décision comme un signal fort : nul n’est au-dessus des lois, même les détenteurs d’une autorité publique ; cette affaire met en lumière les dérives observées dans la gestion des conflits fonciers dans le Kongo Central, où la vente illégale des terres reste un problème récurrent.