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RDC : bénéficiaire de la grâce présidentielle, Jean-Marc Kabund quitte la prison de Makala

Jean-Marc Kabund, ancien chef du parti présidentiel (UDPS) et ex-premier vice-président de l’Assemblée nationale, a été libéré de la prison centrale de Makala ce vendredi 21 février 2025. Cette libération fait suite à une mesure collective de grâce présidentielle accordée par le chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui a justifié cette décision par un esprit de “d’humanité” et de “pardon” lors des festivités de fin d’année, conformément à une ordonnance signée le 31 décembre 2024.

Arrêté en août 2022, Jean-Marc Kabund avait été condamné en septembre 2023 par la Cour de cassation à sept ans de prison, une peine résultant du cumul des sanctions pour plusieurs infractions.

À en croire son avocat, Maître Kadi Diko, Jean-Marc Kabund avait écopé de quatre mois pour “offense au chef de l’État” et de seize mois pour “propagation de faux bruits”, entre autres charges. “La peine est sévère, 84 mois, c’est sévère”, a-t-il déclaré, exprimant son désaccord avec la décision.

Après avoir passé plus d’un an en détention à Makala, cette libération relance les débats autour d’un dossier déjà très médiatisé. Le ministère public avait initialement requis trois ans de prison ferme contre Kabund, mais sa défense maintient que les preuves manquent pour justifier sa condamnation et espère son acquittement.

Il faut dire que Kabund fait face à douze accusations, dont l’outrage envers les institutions nationales (le Parlement et le gouvernement) et une offense au chef de l’État, découlant d’une déclaration faite lors d’une conférence de presse en juillet 2022. Son parti, l’Alliance pour le changement (A.ch), dénonce une instrumentalisation politique, le qualifiant d’otage” du pouvoir en place. Ils rappellent également qu’une décision précédente aurait dû le placer en résidence surveillée, une mesure que le parquet n’a pas respectée.

Au-delà des aspects juridiques, l’affaire Kabund soulève des questions sur l’équilibre entre justice et politique en République démocratique du Congo. Les militants de l’Alliance pour le changement restent mobilisés et suivront de près les développements à Kinshasa, notamment à l’approche du 13 septembre, une date clé dans ce dossier.

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