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Kongo Central : Constant Mamvidila, ancien ministre de l’Intérieur, libéré de la prison de Makala

L’ancien ministre provincial de l’Intérieur, Sécurité des frontières et Affaires coutumières du Kongo Central, Constant Mamvidila Ndomanuel, a été libéré ce jeudi de la prison central de Makala à Kinshasa, après près de trois mois de détention. Contacté par Kongo Média, l’ancien ministre a adressé un message de pardon, de gratitude et d’appel à l’unité.

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Libéré vers 15 heures, Constant Mamvidila a affirmé être un homme libre, rendant grâce à Dieu tout en remerciant le chef de l’État congolais pour la mesure de grâce ayant permis sa libération. « Pour commencer, je dois d’abord rendre gloire à Dieu Tout-Puissant qui a permis cette libération. Je remercie également le chef de l’État. Il m’a libéré grâce à la mesure qu’il a bien voulu prendre », dit-il.

Sans rancœur ni colère, Mamvidila a accordé son pardon à ceux qui ont contribué à son emprisonnement sans connaître la réalité de la situation au Kongo Central. « J’accorde mon pardon à tous ceux qui ont œuvré pour mon emprisonnement. Ce n’est pas de leur faute, car ils ne savaient pas réellement ce qui se passait au Kongo Central », a-t-il expliqué.

Il a ensuite appelé la population à se mobiliser et à se battre aux côtés du chef de l’État pour défendre l’intégrité des frontières et les terres congolaises. « Il faut se lever et se battre aux côtés du chef de l’État, pour nos terres et pour l’intégrité de nos frontières », a-t-il insisté.

Malgré la peine et l’humiliation subies, Mamvidila a exprimé sa fierté et sa satisfaction de voir ses compatriotes engagés dans cette lutte. « Heureusement, ils viennent de mes régions pour ces combats, et j’en suis très fier et heureux », a-t-il confié.

Il a également insisté sur la nécessité de s’attaquer aux problèmes de fond, notamment la sécurité et l’infiltration, qui menacent la province. « Maintenant, il faut saisir le taureau par les cornes. Il faut travailler sur les problèmes de fond qui rongent la province, notamment en matière de sécurité et d’infiltration », a-t-il déclaré.

Cependant, Constant Mamvidila s’est dit prêt à travailler bénévolement pour le bien de la province du Kongo Central et de la RDC. « Si aujourd’hui on me demandait de venir travailler pour la province, je le ferais volontiers, non pas pour l’argent, mais pour le bien de la RDC et du peuple congolais en particulier », a-t-il affirmé.

Son message, à la fois humble et déterminé, est un appel à l’espoir et à l’engagement pour tous les Congolais. « En tout cas, je n’ai pas de rancœur, je n’ai pas de problème avec qui que ce soit. Pour moi, c’est du passé. C’est normal, ils n’avaient pas l’information », a-t-il conclu, appelant à un avenir meilleur pour le Kongo Central.

Retour sur l’affaire Mamvidila

Après sa révocation de ses fonctions de ministre provincial de l’Intérieur, Constant Mamvidila Ndomanuel a été jugé et condamné le lundi 16 décembre 2024 par le parquet général près la Cour de cassation à Kinshasa, en exécution d’un mandat d’amener émis par le procureur général Firmin Mvonde Mambu.

L’ancien ministre a été jugé en procédure de flagrance pour des accusations de torture physique, en vertu des articles 48 bis et 48 ter du Code pénal congolais, livre II. Les faits remontent à une mission effectuée le 5 décembre, au cours de laquelle il aurait ordonné le fouettement d’un individu accusé de vente illégale de terres dans le territoire de Mbanza-Ngungu. Une vidéo largement diffusée montre l’ancien ministre donnant des instructions pour cette punition, provoquant une vague d’indignation à travers la province.

Après sa révocation le vendredi 13 décembre, il a été escorté à Kinshasa sous haute surveillance. Constant Mamvidila a tenté de justifier son acte. Il a affirmé avoir agi dans l’intérêt des populations pour mettre un terme aux ventes illicites de terres ancestrales. Il a également dénoncé des pressions politiques visant à discréditer son action et à étouffer les revendications des communautés vulnérables du Kongo Central.

Malgré sa défense, la justice avait estimé que les accusations étaient suffisamment graves pour entraîner des sanctions exemplaires. À l’issue des procédures judiciaires, Constant Mamvidila avait été condamné à cinq ans de prison ferme et au paiement d’une amende de 100 000 FC.

Reagan Nsiese

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