Dès le début de son intervention, le ministre a reconnu le constat « mitigé » fait par les députés provinciaux. Il a admis que les explications précédemment fournies par les entreprises prestataires n’avaient pas convaincu les élus, notamment en ce qui concerne le non-respect du dernier calendrier révisé, qui prévoyait l’achèvement du chantier en juin 2025.
Pour éclairer les députés, Jacques Khonde a retracé les grandes étapes du projet. En 2018, la province avait signé un contrat avec l’entreprise Mango pour le parachèvement de la première phase, pour un montant de 5 021 888 USD. En 2021, une seconde phase a été lancée avec l’entreprise Sodimas Congo, cette fois pour un montant de 9 815 957,26 USD.
À ce jour, Mango a reçu 6 495,94 USD, tandis que Sodimas Congo a perçu 8 815 857 USD, a précisé le ministre. Toutefois, il a reconnu que le rapport présenté sur l’état d’avancement ne correspondait pas à la réalité observée sur le terrain.
En effet, cette audition intervient quelques jours après une visite du site par une délégation de l’Assemblée provinciale conduite par son président, Papy Mantezolo Diantezua. Le constat dressé a été qualifié d’« amer ». Selon le président de l’Assemblée, près de 48 millions de dollars américains auraient déjà été injectés dans le projet, sans résultats tangibles.
« Nous saluons l’implication de l’Assemblée provinciale dans ce dossier. Mais il est regrettable de constater que le plan initial n’a pas été respecté. Nous appelons les entreprises exécutantes à redoubler d’efforts pour livrer une infrastructure digne à la population de Matadi », a déclaré Jacques Khonde.
Le responsable du bureau technique de contrôle (BTC) a, lui aussi, reconnu un important retard dans l’exécution des travaux. Il a exhorté les entreprises à intensifier leurs efforts pour achever le projet dans les délais fixés. Le ministre Jacques Khonde a insisté sur le respect des engagements contractuels afin d’offrir à la jeunesse du Kongo Central une infrastructure sportive moderne, capable d’accueillir des compétitions nationales et internationales.
L’Assemblée provinciale attend désormais des réponses claires et des engagements concrets. En cas de non-respect des délais, elle n’exclut pas de recourir à des mesures de pression à l’encontre des entreprises ou des responsables du projet.
Après un débat houleux au sein de l’hémicycle, une commission spéciale et temporaire a été mise en place par le bureau de l’Assemblée provinciale avec pour mission principale d’inviter toutes les parties prenantes.