Appelant à la retenue, Goyo Sengo Sengo Fabrice a souligné que Jean-Pierre Bemba « est le fils de son père, Bemba Jeannot », une figure politique du pays, et qu’il agit en homme d’État pleinement conscient de la portée de ses paroles. « Il ne nous informe pas, il nous renseigne », a-t-il déclaré. Il ajoute que les accusations le qualifiant d’« enfant gâté » relèvent de l’immaturité politique. « Ceux qui parlent ainsi ne connaissent pas les Bemba. C’est bien loin de ce qu’ils peuvent imaginer », a-t-il affirmé.
Pour lui, l’engagement de Bemba au sein du gouvernement dirigé par la Première ministre Judith Suminwa, sans se prévaloir de son ancien rang de vice-président, témoigne d’humilité et de patriotisme. Goyo Fabrice a salué le courage du leader du MLC, estimant qu’il a osé dénoncer des « manœuvres graves mettant en péril la stabilité nationale. »
Il rappelle à ce propos les accusations de Jean-Pierre Bemba concernant un plan présumé de déstabilisation des institutions, voire d’élimination du président Félix Tshisekedi, impliquant, selon lui, l’ancien chef de l’État Joseph Kabila, Moïse Katumbi, ainsi que certains membres influents de la CENCO.
« Il mérite de la considération. N’oublions pas qu’à une époque, le pays a été pris en otage par le Rwanda de Paul Kagame, représenté ici par Hyppolite Kanambe », a-t-il lancé, en référence à Joseph Kabila. Goyo Fabrice appuie ses propos sur une ancienne interview de RFI, dans laquelle feu Laurent-Désiré Kabila évoquait le parcours de l’ancien Président de la République, présenté comme le fils d’un compagnon de la révolution.
Sur les critiques visant Jean-Pierre Bemba au sujet de la gestion du trafic dans les grandes villes, Goyo Fabrice appelle à plus de lucidité. « Ce problème nécessite une réforme en profondeur de la régulation routière, notamment par la formation de nouvelles unités compétentes et le développement d’infrastructures adaptées. Il ne faut pas tout imputer au seul Vice-Premier Ministre. Les responsabilités sont partagées. »
Au plan diplomatique, il a salué la politique extérieure du président Félix Tshisekedi, qu’il estime plus affirmée. « Nous ne sommes plus en position de faiblesse. Nous attendons désormais la concrétisation des promesses d’investissements américains, notamment dans les infrastructures de base. »
Abordant la situation politique dans le Kongo Central, Goyo Fabrice a dénoncé des tentatives de déstabilisation visant les institutions provinciales, en particulier le président de l’Assemblée provinciale, Papy Mantezolo Diatezua, et le gouverneur Grâce Nkuanga Masuangi Bilolo. « Le Kongo Central est une terre des lévites. Les manœuvres visant à écarter ces deux autorités ne serviront à rien. Ils travaillent pour le bien de la province. »
Par ailleurs, il a mis en garde contre les conséquences des conflits fonciers, citant notamment celui de Menkao, sur le plateau des Bateke, qui impliquerait la communauté Mobondo. Il appelle à un examen rigoureux des concessions acquises durant le régime précédent, en particulier celles détenues par Hyppolite Kanambe, notamment à l’île de Mateba. Il recommande l’annulation des contrats de vente de terres jugés irréguliers.
Goyo Sengo Sengo Kaniki Fabrice invite l’ensemble des Congolais à l’unité et à la vigilance, tout en encourageant les habitants du Kongo Central à soutenir les autorités provinciales dans un esprit de cohésion et de stabilité. « Le développement ne peut se construire que dans la paix et la responsabilité », a-t-il affirmé.