Il s’agissait d’une journée de fête et de grande célébration, comme l’a annoncé, Menga Menga, représentant légal de l’Église ACK, une Église africaine dite « Église des Noirs ». Au cours de cette célébration, précédée d’un grand défilé, plusieurs autorités politico-administratives ont pris part à l’événement, dont le président de l’Assemblée provinciale, Papy Mantezolo Diantezua.
Des délégations venues de plusieurs coins de la province ont également assisté à la cérémonie. Les fidèles ont honoré la mémoire et le combat de Kimpa Vita à travers des chants, des prières et des messages de foi. Pour eux, elle demeure une source d’inspiration dans la lutte pour l’émancipation spirituelle et l’affirmation de l’identité africaine.
Pour rappel, Kimpa Vita, aussi appelée Ndona Béatrice Kimpa Vita, était une jeune prophétesse née entre 1684 et 1686 à Mbanza Kongo, capitale historique du royaume Kongo (correspondant aujourd’hui à une partie de l’Angola, de la RDC et du Congo-Brazzaville). Issue d’une famille noble, elle fut formée à la fois aux enseignements du catholicisme apportés par les missionnaires portugais et aux traditions spirituelles africaines, en tant que nganga marinda.
À seulement 20 ans, elle affirma être habitée par l’esprit de saint Antoine de Padoue et entama une mission prophétique visant à réunifier le Kongo, alors fragmenté par des luttes internes et la pression coloniale portugaise. São Salvador, capitale symbolique du royaume, devint alors le centre d’un mouvement spirituel inédit.
Le souvenir de Kimpa Vita n’a jamais disparu. Son combat a inspiré de nombreux mouvements messianiques en Afrique centrale, tels que le kimbanguisme ou le matswanisme, mais aussi les Églises noires de résistance en Afrique du Sud. Elle continue d’être honorée à travers les chants, les cultes et la littérature.