L’annonce du retrait de la RDC de la liste des pays exclus des crédits japonais constitue l’un des acquis de la TICAD9. Le Vice-Premier ministre de l’Économie, Daniel Mukoko, a salué cette décision, soulignant qu’elle permet désormais à la coopération économique de dépasser le cadre de l’aide au développement pour inclure des projets structurants, tels que le barrage d’Inga et d’autres initiatives en cours d’élaboration. Cette mesure reflète les progrès macroéconomiques et la gestion de la dette réalisée par le Gouvernement congolais.
La RDC a sécurisé plusieurs partenariats clés, notamment dans le secteur minier. Le projet Kivuvu, joint-venture entre la société congolaise Kerith Resources Ltd et la japonaise Asia Mineral Limited (AML), vise l’exploitation et la transformation du manganèse dans la province du Kongo Central. Avec une production annuelle prévue de 2 millions de tonnes et la création de plus de 1 000 emplois directs, ce projet catalyseur impactera près de 7 500 personnes via des initiatives sociales et éducatives. Par ailleurs, la signature d’un mémorandum d’entente (MOU) entre la JOGMEC (Japan Organization for Metals and Energy Security) et la Gécamines renforce la coopération dans la recherche minière, incluant les ressources hydrauliques, le gaz et les crédits carbone.
La RDC a mis l’accent sur la formation technique et technologique pour capitaliser sur sa jeunesse dynamique. Lors des négociations, la Première Ministre a insisté sur la nécessité de transformer localement les produits, qu’il s’agisse de l’agriculture, des mines ou des industries culturelles. Le Japon, par l’intermédiaire de la JICA (Japan International Cooperation Agency), s’est engagé à soutenir cet objectif, avec des programmes de formation d’experts en intelligence artificielle et en technologies numériques, alignés sur l’annonce japonaise de former 30 000 spécialistes en Afrique.
La RDC a souligné son potentiel culturel et artistique, proposant des collaborations dans la muséologie et la préservation du patrimoine. La participation à l’Expo Osaka 2025 et l’invitation à la Green Expo 2027 offrent des plateformes pour promouvoir l’image du pays. Le Japon, reconnu pour sa préservation culturelle millénaire, est un partenaire idéal pour développer ce secteur négligé mais porteur.
Si les investisseurs japonais, représentés par la JETRO (Japan External Trade Organization), perçoivent la RDC comme un marché prometteur grâce à ses ressources minérales et sa main-d’œuvre jeune, leurs préoccupations se concentrent sur la sécurité dans l’est du pays. La Première Ministre a rassuré les partenaires en rappelant que les conflits n’affectent pas toutes zones économiques prioritaires. Le Gouvernement s’engage à améliorer le climat des affaires pour garantir la stabilité nécessaire aux investissements.
La JETRO, qui représente 194 entreprises japonaises, organise des forums pour accroître leur présence en RDC, particulièrement dans les services d’information, la technologie et l’intelligence artificielle. Après l’annulation d’une mission en février 2025 pour des raisons de sécurité, une nouvelle initiative est prévue au dernier trimestre de l’année. La RDC devra intensifier ses efforts culturels et touristiques pour mieux se faire connaître des Japonais, qui méconnaissent encore ses potentialités.
La TICAD9 a consacré la RDC au cœur de l’afrique et un partenaire fiable pour le Japon. Les accords signés, les financements débloqués et les engagements bilatéraux tracent une voie prometteuse pour une transformation économique inclusive, respectueuse de l’environnement et bénéfique aux communautés locales. La Première Ministre a affirmé que seulement 15 % du territoire minier est exploité, offrant ainsi des opportunités immenses aux investisseurs sérieux prêts à participer à la reconstruction du pays.