L’édit provincial vise à doter la province d’un cadre juridique pour encadrer la protection, la préservation et la mise en valeur du patrimoine culturel Kongo. Il définit les éléments du patrimoine matériel et immatériel, prévoit leur identification, leur enregistrement et leur protection, et encourage leur transmission aux générations futures.
Parmi les priorités du texte figure la langue « Kikongo » parlée, selon son initiateur, dans quatre pays africains. En effet, le texte prévoit la valorisation de cette langue dans les milieux éducatifs et professionnels. D’autres aspects sont également abordés dont la promotion des musées, des festivals, de l’ethnologie numérique, ainsi que des sanctions contre les actes de destruction du patrimoine.
Dans son exposé, Papy Mantezolo a dénoncé la « perte progressive » des traditions orales, la perte de la sagesse ancestrale, la mauvaise conservation des objets culturels, ainsi que la marginalisation du kikongo, qu’il considère mis en concurrence avec le lingala, en raison de la proximité avec la capitale.
« Le peuple Kongo a une identité forte, fondée sur sa langue, sa culture et ses rites. L’influence croissante de Kinshasa met tout cela en danger. Cet édit vient poser un cadre juridique clair pour préserver notre patrimoine et en assurer la transmission », a déclaré Papy Mantezolo, président de l’APKC.
Après débat et amendements, le texte qui comprend 8 chapitres et 30 articles, incluant des sanctions pénales et administratives, a été déclaré recevable à l’unanimité et envoyé à la commission PAJ avant son adoption par les députés provinciaux.
Signalons que des mécanismes de suivi seront mis en place via le ministère de tutelle une fois le texte promulgué par le gouverneur de province.